Site icon Le Rédacteur Auto – The Automotive Redactor

Essai: Porsche 911 Carrera 4 S Cabriolet: succès compréhensible

Publicités

Ce n’est pas sans certains à priori que nous avons pris possession de cette Porsche 911 Carrera 4S Cabriolet. Trop grosse, trop banale, trop connue. Et puis le charme opère. Délicatement, inévitablement, insidieusement. Les kilomètres défilent, nos passagers s’emballent et puis l’envie de poursuivre la route toute la nuit. Quels sont donc les ingrédients de cette drogue savamment distillée?

Des lignes connues, un intérieur sobre et une sonorité trop étouffée seront les seuls défauts que nous retiendrons de cet essai. Autant les citer d’entrée de jeu pour ne plus y revenir par la suite. Parce que ces lignes connues depuis 50 ans font encore mouche auprès des passants. Il faut dire que le superbe rouge carmin de notre voiture d’essai plaisait beaucoup. Hérésie diront pourtant les tifosis! A l’intérieur, c’est effectivement très sobre et austère mais on se sent bel et bien à bord d’une 911. Petit bémol pour la largeur du combiné reprenant tous les cadrans face au conducteur. Certains indicateurs, comme le niveau du réservoir, nous obligeaient à nous pencher pour pouvoir les lire. Mais la finition est absolument sans défaut ainsi que la position de conduite bien aidée par les sièges sport à 2.500 euros!

Confort remarquable

La première réflexion de nos passagers concernait d’abord le confort. Qu’ils viennent d’un coupé sportif ou d’une compacte, tous s’extasiaient devant le confort de cette 911 véritablement conçue pour avaler les kilomètres en toute sérénité. Nos mauvaises routes sont avalées en toute décontraction. Mais pour goûter à la quintessence de notre bolide allemand, il nous faut nous éloigner des routes encombrées. Nous plaçons la molette de sélection des programmes, positionnée sur le volant sport GT optionnel, sur S et le témoin de l’échappement sport s’allume tandis que le Start & Stop n’est plus disponible. La poussée est franche mais pas encore sauvage.

Suffisante pour impressionner ceux qui n’ont pas l’habitude de tels engins surtout sur nos petites routes ardennaises. Mais il reste pourtant une étape à franchir en tournant à nouveau la molette d’un quart de tour pour la positionner sur Sport+. Là, la suspension durcit et la boîte passe en mode rapide, rétrogradant de plusieurs rapports pour nous offrir la pleine puissance. Les 420 chevaux du petit 3.0 turbo sont présents même si la sonorité n’impressionne guère. Si vous appuyez sur le centre du petit bouton en question, vous bénéficiez d’un boost de 20 secondes, histoire de dégoûter définitivement vos suiveurs.

Freinage en béton

En décapotant, vous bénéficiez d’une visibilité améliorée, celle-ci n’étant pas le point fort du cabriolet lorsqu’il est couvert. Vous vivez alors les sensations au maximum et lorsqu’est venu l’heure de ralentir, vous pouvez toujours compter sur des freins très impressionnants. Les distances de freinage sont réduites comme jamais. Technologiquement, cette Porsche 911 Carrera 4S est assez impressionnante mais la place nous manque pour vous détailler le différentiel vectoriel de couple ou l’essieu arrière directionnel. Toujours est-il que même sous la pluie, cette 911 est absolument souveraine même s’il ne faut pas oublier la taille des Pirelli P Zero. Nous avons d’ailleurs réussi à l’embarquer, sur route détrempée, dans un travers joliment maîtrisé (et ce en mode Confort), preuve s’il le fallait encore que la répartition de puissance, malgré les quatre roues motrices, privilégie toujours le train arrière.

Mais sous le soleil, elle est définitivement facile à conduire vite et ça, pour une 911, c’est un petit miracle. De quoi faire la moue chez les puristes. Qui regretteront également ce sifflement continu en provenance de l’arrière. Cette turbine qui siffle pour garantir un couple de 500 Nm disponible de 1.700 à 5.000 trs/min, soit tout bonnement la plage d’un Diesel ordinaire.

Prix hallucinant

Affichée à 135.036 €, la Porsche dont nous avions hérité se voyait greffée de 37.000 € d’options pour atteindre la somme hallucinante de 172.000 € pour une Porsche dotée d’un petit 3.0 6 cylindres à plat de seulement 420 ch. Mais tout est payant à l’image de la bande pare-soleil sur le pare-brise (121 €), du régulateur de vitesse (363 €), des tapis de sol (205 €) ou encore de l’emblème Porsche sur les appuie-têtes (230 €).

Le budget est conséquent mais le plaisir offert est incomparable en termes d’efficacité, de confort et de motricité malgré le petit bémol dû au manque de vocalises. A se demander si les échappements Sport facturés 2.843 € sont vraiment nécessaires…

+

Comportement magique

Freinage en béton

Confort de limousine

Sonorité discrète

Intérieur sobre

Quitter la version mobile