Découverte début avril, la nouvelle Mercedes CLA a posé ses roues sur l’asphalte danois pour une première approche dynamique de sa version 100% électrique. Un environnement jugé propice à des consommations d’énergie réduites pour mettre en avant son autonomie prometteuse. Mais rassurez-vous, elle n’a pas que ce gros atout dans sa manche…
Sans chambouler ses lignes la nouvelle CLA est suffisamment modernisée pour poursuivre sa belle carrière…
L’arrivée de cette troisième génération de la CLA ne chamboule pas les codes stylistiques de la marque à l’étoile avec ses lignes de berline très élancée. Les phares avant sont désormais reliés entre eux par un bandeau lumineux alors que une calandre est toujours bien présente même si, sur un véhicule électrique, elle ne sert pas à grand-chose mais l’on sait que des versions thermiques arriveront l’année prochaine. On attend un 4 cylindres 1.5 turbo dans des variantes de 136, 163 ou 190 chevaux. Elle permet aussi de proposer une face avant illuminée de 142 étoiles ou comment faire son auto-promotion…
Nous n’avons pu essayer que la « petite » version des deux modèles 100% électriques lancés actuellement.
A l’arrière, on retrouve aussi un bandeau lumineux qui traverse la largeur et des étoiles stylisées dans les feux arrière. Rappelons qu’il s’agit du premier modèle de la marque à utiliser la plateforme MMA (Mercedes Modular Architecture) et que cette CLA sera suivie par sa variante Shooting Brake mais également de versions SUV compactes (GLA et GLB). Son architecture 800V lui donne la possibilité de recharger très rapidement jusqu’à 320 kW, de quoi récupérer 300 km en 10 minutes.
Dans un premier temps, la CLA ne sera disponible qu’avec une grosse batterie de 85 kWh (chimie NMC) mais une version plus accessible, de 58 kWh, sera lancée en fin d’année. La grosse batterie est équipée d’anodes en graphite/silicium inédites qui augmentent la densité énergétique de 20%. Dans le cas de la CLA 250+ essayée brièvement, la consommation moyenne est annoncée à 12,2 kWh, soit une autonomie de 792 km selon les normes WLTP. Autant dire que l’on entre désormais dans une autre dimension qui devrait rassurer définitivement les derniers sceptiques. Lors des 220 km parcourus en compagnie d’un collègue, notre consommation moyenne s’est chiffrée à 14,7 kWh en ayant profité de certaines portions de jolies routes vides de toute circulation. Et lorsque nous avons pris possession de la voiture qui nous était attribuée, la batterie était chargée à 87% et l’autonomie annoncée était de 536 km. Sur la route, la CLA s’est révélée sereine et parfaitement maintenue avec des liaisons au sol fermes sans être inconfortables.
Techniquement, sachez encore que la transmission se fait désormais via deux rapports, le premier assure des démarrages puissants et le second fluidifie les déplacements sur autoroute. Le freinage est également parfaitement au point avec quatre niveaux de régénération: aucun, normal, renforcé ou intelligent. Alors comme toujours avec les VE, le poids se rappelle à notre bon souvenir lorsqu’on tente d’aborder certaines courbes de manière forcée mais là n’est pas la vocation de cette CLA. Le seul bémol qu’on peut apporter à son comportement, c’est sa garde au sol limitée qui n’est pas toujours adaptée à la réalité de nos routes belges défoncées et de certains accès à des parkings ou le risque de frotter le museau de la Mercedes est réel.
Intérieur encore plus techno
Déjà réputée pour le niveau technologique atteint par ses équipements intérieurs, Mercedes poursuit le développement de ceux-ci, même à bord du plus petit de ses modèles. Ainsi, en option, le nouvel écran de bord MBUX Superscreen occupe toute la planche de bord. Il est découpé en trois parties: le tableau de bord numérique (10,25’’), l’écran central d’infodivertissement (14’’) et un troisième écran dédié à 100% aux projections de films ou au gaming pour le passager (14’’). Nous avons testé Angry Birds pendant que notre collègue parcourait les premiers kilomètres et on a été bluffé par la qualité de l’image même si certaines lenteurs apparaissaient au fil du temps. Il faut dire que la CLA s’offre une capacité électronique impressionnante en impliquant fortement l’intelligence artificielle (ChatGPT4, Gemini, Bing). De quoi proposer une interface intuitive, une personnalisation poussée et une gestion des applications digne de celle d’un smartphone.
Sans cet écran destiné au passager, il faut accepter un panneau de plastique remplis d’étoiles mais pas particulièrement qualitatif. Si les différentes touches et molettes sont bien finies au même titre que les contre-portes colorés sur demande, on a constaté une différence de dureté des sièges entre deux modèles pourtant équipé du faux cuir. Comme si l’un était moussé et l’autre cartonné… bizarre. Enfin avec son empattement augmenté, l’espace intérieur est en légère amélioration mais la CLA n’est toujours pas la plus familiale de son segment. Concernant les volumes de chargement, le coffre arrière de ces versions 100% électriques perd 50 litres par rapport à la génération précédente (405 litres) mais le frunk sous le capot avant propose 100 litres supplémentaires…
Prix salés
Electriques oblige, la CLA 250+ est annoncée à 56.870€ en Business Edition alors que la 350 4Matic en finition AMG réclame 68.607€. Des tarifs qui effrayeront probablement les particuliers mais qui seront aussi difficilement justifiable auprès des sociétés et des employés ne bénéficiant pas d’un budget aussi conséquent pour leur voiture de fonction. Il va falloir se cracher dans les mains du côté des services commerciaux de la marque.
Bilan
Dans un environnement compliqué pour les électriques, Mercedes a choisi de proposer la nouvelle CLA dans un premier temps avec ce genre de propulseur. On suppose que cette décision était prise de longue date. Heureusement, cette nouvelle venue peut mettre en avant son autonomie prometteuse, sa digitalisation particulièrement développée ou encore ses lignes toujours aussi réussies. Dans la colonne des moins, on écrira les tarifs excessifs, la qualité de certains matériaux et cette technologie qui tend à éloigner le conducteur de ce qu’il est prioritairement appelé à faire: conduire!
