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Essai nouveauté : Renault Scenic E-Tech electric : un titre largement mérité

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Elu voiture de l’année européenne en 2024, le Renault Scenic n’existe désormais plus qu’en version 100% électrique. Un choix pleinement assumé par la marque française qui voit en lui l’outil idéal pour reconquérir un segment qui lui tient à cœur, celui de la voiture à vivre familiale. Sous des traits inédits de crossover, le Scenic 2024 espère bien réitérer le succès de son aïeul, sacré lui aussi voiture de l’année en… 1997.

C’est d’ailleurs à Douai, là où ont été assemblés les précédents Scenic, que cette cinquième génération est construite au sein de la manufacture Ampere dédiée aux modèles 100% électriques. Il y rejoint ainsi la Megane E-Tech en attendant la 5 E-Tech. Renault vante le circuit court puisque 54% des pièces du Scenic sont fabriquées par des fournisseurs français dont plus de la moitié sont situés à moins de 100 km de l’usine. On vous épargnera l’habituel refrain sur les composants recyclés et autres matériaux respectueux de l’environnement. Extérieurement, le Scenic électrique ne manque pas de charme avec des traits tendus et des surfaces assez lisses. La face avant est particulièrement travaillée avec ce que les communicants de la marque appellent des rideaux d’air placés sous les feux de jour sans oublier la calandre factice en nid d’abeille. Tout cela lui apporte une certaine personnalité complétée par une partie arrière sculptée pour améliorer la trainée de l’air. Les roues de 19 ou 20 pouces sont également très typées et particulièrement travaillées sur le plan de l’aérodynamique alors que celles de la finition Esprit Alpine sont nettement plus agressives.

Intérieur soigné et intelligent

L’habitacle rappelle logiquement celui de la Megane E-Tech lancée deux ans plus tôt. On y retrouve ainsi le fameux cockpit OpenR avec ses deux dalles en forme de L avec un écran de 12,3 pouces face au conducteur et une tablette verticale tactile de 12 pouces au centre de la console. Le volant tombe bien en main et se veut facile à utiliser. Les boutons disposés sur ses deux branches offrent une logique facilement prévisible. On sera plus circonspect sur les sièges de la version Iconic qui manque de maintien à nos yeux et qui demandent un peu de temps pour proposer la position de conduite idoine. On recommande davantage les jolies assises de l’Esprit Alpine bien plus enveloppantes sans verser dans le sportif. Parce qu’il faut dire qu’avec sa masse contenue et son châssis parfaitement ajusté, le Scenic peut se révéler très dynamique mais nous y reviendrons plus loin.

Parmi les nouveautés présentes à l’intérieur de ce Scenic V, on peut citer le toit vitré opacifiant qui offre des segments visant à occulter toute la cabine ou seulement les places avant ou la banquette arrière selon la demande. L’habitacle profite évidemment de l’empattement de 2,78 m pour proposer un espace habitable royal aux places arrière où les occupants découvriront avec ravissement l’accoudoir arrière ingénieux qui dispose de deux bras amovibles qui s’orientent vers chaque passager pour y fixer une tablette ou un smartphone. Deux emplacements dédiés au rangement des boissons ainsi que deux prises USB-C complètent cet accoudoir magique. Au total, les occupants disposent de 38 litres d’espace de rangement et avec un volume de coffre donné pour 545 litres, extensibles à 1.670 l, le Scenic mérite déjà une bonne part de son titre de voiture de l’année. Mais sur la route, ça donne quoi ?

Du plaisir au volant

Pour cette découverte, nous disposions des versions les plus chères et les plus puissantes à savoir les Iconic et Esprit Alpine proposant 220 chevaux bien épaulées par leur batterie de 87 kWh pour proposer une autonomie de 625 km selon le cycle WLTP. Et voyons ce que cela donne en réalité. Le parcours proposé de 200 km privilégie les grands axes routiers et quelques routes montagneuses mais l’autoroute y est minoritaire. Bien campé sur ses 4 roues disposées aux 4 coins, le Scenic E-Tech avale les courbes rapides avec appétit sans jamais mettre ses passagers en danger. Le dynamisme est assez bluffant même si la direction manque, comme souvent ave ce type de motorisation, de retour d’information. On a tendance à trop braquer au début mais l’ajustement se fait au fur et à mesure des kilomètres et l’on joue rapidement avec les 4 niveaux de récupération d’énergie au freinage pour jouir de ce frein moteur artificiel et soulager les freins. Les Michelin E-Premacy assurent le travail et ce n’est que lorsqu’une courbe se referme très fort qu’ils demandent grâce.

Avec une masse donnée qui reste sous la barre des 1900 kg, le Scenic électrique se montre réellement dynamique et une autre séance d’essai, de 70 km celle-là, va nous conforter dans cet avis. Cette fois, nous optons pour la finition Esprit Alpine qui dispose, nous l’avons dit plus haut, d’une sellerie plus enveloppante ; de quoi nous pousser à accélérer le rythme en optant pour le mode « Sport » du système Multi-Sense. Et là, on a réellement découvert un autre visage du Scenic que ses futurs propriétaires ne découvriront probablement jamais. Il taille les trajectoires au cordeau et accélère, fatalement, très fort en augmentant toujours le rythme. De quoi mettre en lumière un châssis particulièrement bien mis au point à l’image de ce que la maison française a souvent réussi à faire tout au long de son histoire. Et si on nous avait dit un jour qu’on ressortirait d’une électrique avec un large sourire, on n’aurait eu du mal à le croire…

Sérénité revendiquée

Et cerise sur le gâteau, lors de cette séance sportive de 70 km, la moyenne affichée n’était que de 26,1 kWh/100 km ce qui reste très raisonnable. Et à l’issue des 200 km de notre premier parcours, celle-ci était de 15,7 kWh/100 avec une autonomie restante de 436 km. Autrement dit, il est tout à fait envisageable de profiter de l’autonomie annoncée de 620 km. D’autant que Renault a créé un nouvel affichage, dans les menus du tableau de bord, qui projette l’autonomie restante en fonction de déplacements en ville ou sur autoroute. Sur son site internet, Renault a mis en place un simulateur d’autonomie qui prend en compte toutes les conditions de roulage. En sélectionnant le type de batterie et en encodant les paramètres d’utilisation (vitesse moyenne, température extérieure…), les clients peuvent simuler directement l’autonomie de leur Scenic E-Tech. Pour rappel, celui-ci est disponible avec deux niveaux de puissance : 170 ou 220 chevaux avec des couples respectifs de 280 et 300 Nm.

De leur côté, les batteries sont disponibles avec deux capacités: la première dispose de 60 kWh pour une autonomie jusqu’à 430 km alors que la deuxième grimpe à 87 kWh. La gamme se compose de 4 finitions. La première s’appelle Evolution et ne concerne que la petite batterie disponible dès 39.950€. Le second seuil de finition a pour nom Techno et peut être combiné aussi bien la petite que la grosse batterie. Esprit Alpine et Iconic n’existent qu’avec la batterie la plus efficiente. Affichée à 51.450€, l’Iconic représente le haut de la gamme. Des prix qui incluent, dans tous les cas, les 30 aides à la conduite te fonctions de sécurité parmi lesquelles on trouve le décentrage manuel temporaire qui permet de s’écarter de son couloir pour laisser passer une ambulance, par exemple, le freinage en cas de collision multiple mais surtout, le bouton qui permet de désactiver facilement les aides les plus irritantes à chaque redémarrage.

Mes collègues membres du jury de la voiture de l’année ont eu raison de plébisciter le Renault Scenic E-Tech 100% électrique. D’abord parce qu’il propose une autonomie réelle qui permet d’envisager sereinement des déplacements en famille dans un espace à vivre particulièrement généreux. Ensuite parce qu’il dispose de qualités dynamiques soignées et étonnantes pour un véhicule de ce gabarit et de cette masse. Enfin parce qu’il tente de contenir ses tarifs au plus juste en espérant revenir en force sur le marché des flottes. On regrettera juste une fermeté des trains roulants indispensables pour garantir sa tenue de route et la disparition de certains de ses atouts historiques comme la banquette réglable en longueur ou encore les tablettes de type aviation au dos des sièges avant mais dans la vie, il faut souvent faire certains choix.

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