Reportage : Interclassics Brussels 2023 : un grand cru ! par Dimitri Urbain
Dimitri URBAIN
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Depuis plusieurs années maintenant Interclassics Brussels s’affirme comme un évènement majeur et incontournable pour les passionnés de voitures anciennes. L’édition 2023, avec une rétrospective consacrée aux 100 ans des 24 H du Mans n’a pas failli à la règle !
La Jaguar D Type s’est imposée au Mans de 1955 à 1957, successivement aux mains de Mike Hawthorn et Ivor Bueb, Ninian Sanderson et Ron Flockhart et encore Flockhart et Bueb pour la troisème fois. Elle est équipée d’un six cylindres en ligne, développant, selon les années, 250 ou 300 ch. Légère, 875 kg, elle pouvait atteindre 295 km/h dans sa version la plus puissante !
Cette année une fois encore, Interclassics Brussels se distingue par sa diversité : des avant -guerre aux youngtimers, il y avait des voitures à vendre pour tous les goûts et presque tous les budgets. De nombreux professionnels offraient également des pièces, miniatures, livres ou… vêtements et autres objets de décoration aux amateurs.
Dans les années 50, ce sont les petites DB à moteur Panhard qui portent haut les couleurs françaises au Mans. En 1963, Alpine débarque dans la Sarthe avec cette M63. Très aérodynamique, elle a des airs de Lotus et pour cause, Jean Rédélé avait contacté Colin Chapman pour travailler avec lui. Finalement, c’est Len Terry, un ancien de chez Lotus qui la dessinera. Ses jantes sont bien des « wobbly wheels » chères au constructeur britannique. Equipée d’un petit quatre cylindres Renault de 996 cm3, elle développe 95 ch et monte à 230 km/h. Aucune des voitures alignées ne finira mais elles évolueront en M64 et M65, sans pour autant convaincre, malheureusement.
Le clou de cette édition était assurément l’exposition consacrée aux 24 H du Mans, regroupant plusieurs voitures historiques et aussi… la fameuse passerelle Dunlop bien connue. Le salon a également été rehaussé par la présence d’Emmanuelle Pirro, Christine Beckers et Jurgen Barth. Les organisateurs ont également mis en place des visites guidées de l’exposition 24H du Mans. Une excellente initiative permettant d’en profiter pleinement, en plus de QR codes disposés devant chaque voiture exposée. De quoi rendre les choses plus vivantes et mémorables pour de nombreux visiteurs !
Au milieu des Porsche, Bentley et Lamborghini actuelles, D’Ieteren fêtait aussi ses 75 ans d’importation de Volkswagen en Belgique. Pour l’occasion, quelques véhicules de la Gallery avaient fait le déplacement, dont cette Passat. Cette année marque aussi les 50 ans d’un modèle qui a fait les beaux jours de la marque durant plusieurs années.
Une forte présence de D’Ieteren était à noter également, avec de nombreuses Porsche, Bentley ou autres Lamborghini modernes aux côtés de véhicules sortis de la Gallery. C’est une tendance qui se retrouve dans tous les grands évènements consacrés aux anciennes : des marques prestigieuses y sont présentes de façon officielle. A Bruxelles, Aston Martin, Lotus et Caterham étaient aussi de la partie.
Interclassics s’adresse aussi aux motards. Ces magnifiques Honda étaient accompagnées d’un bateau gonflable Fina qui rappellera bien des souvenirs à de nombreux quinquagénaires…
La BEHVA y était également, pour présenter les différents services qu’elle offre aux propriétaires d’anciennes : assurance, documents… et des conférences, tant en français qu’en néerlandais sur des sujets aussi variés que l’avenir de la voiture ancienne, les E-carburants, les huiles, les pneus ou encore l’achat d’une ancienne dans une vente aux enchères. Retour en images sur cet évènement…
Delahaye a malheureusement sombré après la seconde guerre mondiale mais a remporté l’épreuve 1938 des 24 H du Mans, avec cette 135 S. La voiture fait preuve d’une belle longévité puisqu’elle sera encore bien classée dix ans plus tard, lors de la première épreuve d’après- guerre. Trois exemplaires finiront cinquième, neuvième et dixième.
Emmanuele Pirro, cinq fois vainqueur au Mans, Christine Beckers, onze participations et une victoire en classe 2 litres en 1974 et Jurgen Barth, vainqueur en 1977 ont rehaussé Interclassics par leur présence !
Après la seconde guerre mondiale, l’usine BMW située à Eisenach, en Allemagne de l’Est, continuera à sortir des… EMW pendant quelques années, avant de passer… à la production des Wartburg ! Cette berline 340 est l’une des dernières BMW à y avoir été produites. Seuls trois exemplaires de ce modèle sont encore connus et celui-ci a bénéficié d’une restauration complète qui s’est étalée sur plus de 5 ans.
Certainement l’une des voitures françaises parmi les plus connues : la Matra MS 660 de 1971 est équipée d’un V12 de 3 litres et 450 ch… et monte à 320 km/h. Elle a gagné en 1970 ; pilotée par Jean-Pierre Beltoise et Henri Pescarolo.
Entre avant- guerre et youngtimers, toutes les époques et tous les budgets étaient réunis à Bruxelles le week-end dernier.
Inaltera GTP LM de 1976. Cette voiture est l’œuvre de Jean Rondeau. Equipée d’un V8 3 litres de 410 ch, elle atteint 312 km/h en pointe. Celui-ci est natif du Mans et, fait unique, il remportera l’épreuve sur une voiture de sa conception, en 1980. Inaltera était une marque de… papiers-peints qui lui a permis de réaliser son rêve en quelques années.
Attention, exemplaire unique ! L’Aston Martin Victor de 2020 rend hommage à Victor Gauntlett, qui a tenu la marque à bout de bras durant les années 80, lui permettant de survivre. Basée sur la One-77, son V12 de 7,3 litres développe pas moins de 836 ch ! Sa teinte et ses phares avant rappellent les Aston Martin des années 80.
Le club Peugeot fêtait les 40 ans de la 205, qui n’a pas pris une ride ! Excellent clin d’œil à une pub de 1992 avec cette caisse à savon… à l’époque, un modèle réduit était même disponible dans les concessions, tellement la vidéo avait eu du succès.
Celle qu’on ne présente plus, la Porsche 917. Elle a marqué à jamais l’histoire des 24 H du Mans. Conçue par Ferdinand Piech, le petit fils de Ferry Porsche, elle est équipée d’un douze cylindres à plat de… 600 ch ! C’est elle qui, la première d’une très longue série, fait triompher la marque au Mans en 1970.
Au rayon des beaux luminaires complètement inutiles, cette espèce de morceau de fusée dont Gaston Lagaffe aurait pu dire « c’est joli, mais si on danse ? »
Voiture peu connue, la Healey SR 2 Sport Proto est équipée d’un V8 Coventry Climax de 2 litres et développe 250 ch, de quoi l’emmener à 240 km/h. Dernière voiture de la marque alignée au Mans, elle est malheureusement contrainte à abandonner dès le vingtième tour de l’édition 1968…
Autre rareté, cette Innocenti « C », pour « coupé » n’a été produit qu’à 795 exemplaires entre la fin 66 et août 1968. Son style italien, très élégant est signé Sergio Sartorelli, de chez OSI tandis que toute la mécanique est… anglaise et dérivée de l’Austin Healey Sprite. En effet, Innocenti produisait également des voitures de chez BMC puis Leyland sous licence pour le marché italien et quelques autres.
Cadillac et Le Mans, une histoire qui a duré de nombreuses années. D’abord, en 1950, la Type 61 se classe dixième, Briggs Cunningham est à la manœuvre, il pilote la seconde voiture surnommée « Le Monstre ». 50 ans plus tard, la marque fait son retour au Mans, avec cette Northstar. Son moteur V8 de 600 ch la propulse à plus de 320 km/h. Elle a terminé à la 22ème place de l’épreuve en 2000 et la quinzième en 2001.
Une anglaise pour connaisseurs, cette Bristol 404 date de 1954. Très aérodynamique, elle était à vendre pour 265.000 €.
La police belge et Volvo, c’est une longue histoire… dans les années 80, la 244 turbo était le véhicule de choix pour des interventions rapides sur les routes belges. Cet exemplaire particulièrement bien conservé était exposé sur le stand du club de la marque.
Autre gloire du Mans, la Porsche 910 de 1966, à moteur flat 6 de 2 litres et 270 ch. Elle finit à la sixième place de l’édition 1967 de l’épreuve.