En commercialisant sa nouvelle Mustang pour la première fois en Europe, Ford n’avait sûrement pas prédit un succès aussi fulgurant. Avant même la publication des premiers essais de la presse spécialisée, 2.200 clients ont commandé leur Mustang à l’ouverture des commandes. Alors, seront-ils heureux de leur achat?
Extérieurement, la Mustang en impose davantage en réalité que sur photo. Mais elle se fait surtout remarquer par l’utilisation intelligente des éléments clés du design définissant la Mustang: une ligne de toit basse et une voie large, un profil élancé grâce au pare-brise et à la lunette arrière très inclinés, des feux arrière en trois éléments et l’interprétation modernisée de la calandre trapézoïdale. Le cabriolet conserve une bonne partie de ces éléments en y ajoutant une capote multicouche de série qui, une fois repliée, ne vient absolument pas gâcher le profil de cette version découvrable.
Le V8 pour faire connaissance
Connaissant le côté maladroit de certains collègues, nous avons d’emblée choisi de démarrer notre découverte de cette nouvelle Ford Mustang par sa version la plus extrême, la V8, celle qui parle aux oreilles de tous les amateurs des légendaires Pony Cars. Une catégorie d’automobiles américaines lancée par la Ford Mustang en 1964, financièrement abordable, compacte et stylée avec une image sportive, et construite sur la base mécanique d’une voiture compacte de grande série et qui a connu un succès inouï à l’époque, de l’autre côté de l’Atlantique. Mais cette Mustang arrivée 50 ans plus tard, et pour la première fois commercialisée officiellement sur le sol européen, en est-elle la digne héritière? Sans hésiter, nous répondons oui. Parce que d’abord, il y a le son, inimitable, de ce moteur. Sourd, il impressionne tout autant que la longueur du capot. Et puis dès les premiers mètres, nous comprenons que les 421 ch annoncés sont bel et bien disponibles sous notre pied droit. Mais très vite, sur les petites routes tortueuses, étroites et trop souvent encombrées de la Bavière, nous comprenons que la Mustang est aussi et avant tout, une voiture de son temps.
Trains roulants évolués
En se dotant de systèmes de suspension inédits, la Mustang est devenue bien plus adaptée à nos habitudes de conduite. A l’avant, un nouveau contour de sous-châssis contribue à rigidifier la structure avant tout en réduisant la masse. En adoptant un système d’amortisseur avant Mc Pherson et une suspension arrière indépendante, les ingénieurs n’ont pas lésiné sur les moyens. A l’arrière, la géométrie, les ressorts, les amortisseurs et les coussinets ont été spécifiquement modifiés et réglés pour des applications haute performance tandis que des rotules arrière inédites contribuent à réduire la masse non-suspendue. Et sur la route, tout cela se sent. Nous n’avons jamais conduit une américaine aussi précise. Attention, ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas dit. Nous sommes encore loin de la justesse de visée des GT européennes en entrée de courbe mais quel bonheur d’appuyer l’auto sur son train arrière en entrée de courbe avant de remettre plein gaz une fois la corde franchie. Et puis ce long capot qui se soulève à chaque accélération, le chant du V8 qui se fait bien entendre, tout est là pour vivre le rêve américain. Enfin l’auto pardonne tout en mode Normal et Sport+. Certes, elle laisse le train arrière dériver dans le deuxième cas mais cela reste parfaitement exploitable sur route ouverte. Le mode Track demandera davantage de concentration et des routes plus appropriées à ce genre d’exercice.
Bonne boîte manuelle
Les modèles mis à notre disposition par Ford Europe pour ce premier essai étaient tous équipés de boîtes manuelles ce dont nous ne nous plaindrons pas. D’autant que celle-ci s’est révélée plutôt réussie nonobstant un sixième rapport long et inutile dans la V8. Son couple de 524 Nm est sidérant. Et puis pour aider les apprentis pilotes à obtenir les meilleures performances sur circuit, la Mustang propose une série d’applications en mode Track accessibles au volant et consultables sur le tableau de bord et qui incluent un accéléromètre, un enregistreur d’accélération et de performances au freinage, ce dernier mesurant le temps et la distance de freinage à partir d’une vitesse prédéfinie. Enfin, cette V8 en boîte manuelle dispose également d’un système de contrôle au démarrage Launch Control qui maintient le moteur à un régime prédéfini situé entre 3.000 et 4.000 tr/min lorsque le conducteur appuie à fond sur la pédale d’accélération. Lorsque le conducteur relâche l’embrayage, le couple appliqué aux roues arrière est maintenu de façon à obtenir une traction maximale et des départs arrêtés réguliers. De quoi signer facilement le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes? Nous n’avons pas essayé cette fois-ci par manque de temps.
Confort préservé
Après 140 km au volant de la V8, nous sommes sortis de l’auto sans aucune douleur. Que du contraire. La Mustang parvient à préserver un confort assez surprenant en toutes circonstances. Et malgré le grand âge de notre équipier d’un jour, celui-ci ne nous a jamais demandé de lever le pied lors des quelques kilomètres parcourus à allure très soutenue entre deux villages.
Le deuxième jour, nous avons goûté au petit 4 cylindres 2.3 EcoBoost fort de 317 ch tout de même pour un couple de 432 Nm, le tout sous le capot de la version cabriolet. Et nous avouerons d’emblée que nous n’avons guère été déçu. Sa sonorité est sympathique et il s’est révélé diaboliquement souple. Il devrait satisfaire bon nombre de clients européens soucieux de prévoir un budget carburant raisonnable pour assouvir leur passion des belles américaines. Pour tout dire, un collègue néerlandophone s’est même fendu d’une moyenne de 6,4 l/100 sur une trentaine de kilomètres… Comme la V8, le 4 cylindres a droit aux différents modes de conduite. Avouons-le, cette motorisation est largement suffisante pour les conditions de conduite que nous rencontrons la plupart du temps. Mais tous ceux qui associent Mustang et big block ne jureront que par le V8 et nous sommes de ceux-là!
Equipement intelligent
Sachant vivre avec son temps, la nouvelle Ford Mustang sera parmi les premiers véhicules en Europe à offrir le système SYNC2. Ce système d’infodivertissement offre un écran tactile couleur haute résolution de 8 pouces ainsi qu’une commande vocale avancée assurant un pilotage aisé de la radio, du système de navigation, de la climatisation et des téléphones portables compatibles. Parmi les équipements proposés en série, on peut citer les jantes en alliage léger de 19″, le système keyfree pour déverrouiller et démarrer sans clé, la climatisation automatique, l’intérieur en cuir et les sièges sportifs à l’avant.
L’habitacle s’offre une finition inédite de la part d’un modèle américain. Les touches nostalgiques sont présentes mais sans virer à l’obsession. La position de conduite est parfaite et tous les boutons tombent parfaitement sous les doigts. La visibilité n’est pas des meilleures mais on ne peut pas tout avoir. Et oubliez les places arrière, elles ne serviront qu’à de jeunes enfants sur des parcours réduits. Le coffre est plutôt généreux avec 400 litres de contenance.
Et puis nous terminerons par la bonne nouvelle, celle qui touche aux prix annoncés. La Mustang Fastback 2.3 EcoBoost avec la boîte manuelle est affichée à 35.000 euros tvac! La Mustang GT Fastback V8 est disponible, pour sa part, à partir de 40.000€. Ajoutez 4.000€ à ces prix pour disposer d’un cabriolet tandis que la boîte automatique à six rapports demande un effort de 2.000€. Autant dire qu’une nouvelle fois, Ford propose une auto unique en son genre pour un prix absolument imbattable. Malheureusement, si vous craquez, vous devrez trouver un concessionnaire qui possède encore un exemplaire bien caché dans son showroom. Parce que tout est vendu pour 2015…
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Caractère de la voiture
Finition européenne
V8 envoûtant
Prix ultra-compétitifs
Moins
Visibilité vers l’arrière
Places arrière
Feux arrière blancs