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Patrimoine : Musée Mazda : dépaysement garanti !

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Outre le musée situé à Hiroshima, il existe également un musée Mazda en Europe… il a été mis en place par la famille Frey, concessionnaire de la marque à Augsburg, en Bavière. Il est situé dans un ancien dépôt de tram classé, rénové et adapté à sa nouvelle mission. Walter Frey a acheté sa première Cosmo aux Etats- Unis en 1980. Depuis, sa collection, exclusivement consacrée à Mazda et, plus particulièrement, aux différents modèles à moteur rotatif, s’est sérieusement étoffée. Il a également transmis le virus à ses fils qui gèrent le musée.

Aujourd’hui, plus de 120 véhicules retracent l’histoire de la marque, crée en 1931. Nombre d’entre eux n’ont jamais été vendus en Europe et représentent une occasion unique de découvrir la face cachée du constructeur japonais ! Nous vous en proposons une découverte en images… (Texte: Dimitri Urbain / Photos: Benoît Lays)

Après la production de liège et de machines-outils, Toyo Kogyo a assemblé des… triporteurs. Dans le Japon des années 30, pas question de frivolité mais d’aspects pratiques et, déjà, de solidité à toute épreuve !
La R 360 de 1960 est la première Mazda de tourisme. Elle appartient à la catégorie des Keï cars, ces voitures typiquement japonaises. Dans les années 60 la législation impose qu’elles mesurent au maximum 3m de long et 1,3 m de large. Leur cylindrée et leur puissance est aussi limitée mais elles bénéficient de taxes et de primes d’assurances réduites. Elles peuvent même être achetées sans devoir prouver l’accès à un garage ! Celle-ci est équipée d’un bicylindre en V de 360 cm3 et… 16 ch mais atteint quand même les 90 km/h.
La Carol est également une Kei car, première Mazda 4 portes. Son moteur est un minuscule 4 cylindres de 356 cm3 monté transversalement à l’arrière, identique à celui de la R 360. Elle est toujours présente dans la gamme japonaise du constructeur mais la version actuelle est dérivée de la Suzuki Alto.
La Cosmo est la première Mazda avec moteur rotatif. Développé par l’ingénieur Félix Wankel, le moteur rotatif a mis NSU en faillite, les coûts de garantie de la sublime RO 80 ayant vidé les caisses du constructeur, repris par Audi. Cependant, chez Mazda l’ingénieur Yamamoto et son équipe ont travaillé sans relâche pour le développer et le perfectionner… au point que la marque l’utilise encore sur la MX30 R-EV ! Jamais vendue en Europe, elle est la première à avoir rejoint la collection de la famille Frey dès les années 80.
Mazda se démarque de ses concurrents nationaux en signant dès avril 1962 un accord de coopération avec Bertone. Celui-ci va donner naissance à la Luce 1500, dont les lignes sont signées Giugiaro ! C’est évidemment ce qui explique son air très européen… et ses lignes qui font penser à une BMW ou une Triumph de la même époque, par exemple. Celle-ci a été l’une des premières Mazda vendues sur de nombreux marchés européens. Très rapidement, son esthétique a séduit la clientèle et elle s’est taillée une réputation en béton, pour sa fiabilité. Le break date d’avril 1967 et était disponible avec une boîte automatique 3 rapports, une rareté à cette époque. En effet, les breaks étaient encore plutôt des utilitaires que des voitures familiales très pratiques ou… des engins « lifestyle ».
La R130 est la version coupé de la Luce, équipée d’un moteur rotatif. Tout aussi élégant que la berline et le break, il est propulsé par un birotor dont la cylindrée unitaire est 655 cm3. Ils développent une puissance de 126 ch, suffisante pour propulser la voiture à… 190 km/h ! Produite à raison d’un millier d’exemplaires entre 1970 et 1972, elle est la seule traction à moteur rotatif de la marque.
Le Mazda Pathfinder est la Jeep de la marque, produite dans les années 70 exclusivement en Birmanie. Elle était d’abord destinée aux autorités, à l’armée ou aux forces de police… Ensuite, des versions civiles en ont été commercialisées, en châssis court et long, pouvant accueillir jusqu’à 9 personnes. Rustique, facile à assembler et à entretenir, elle est particulièrement bien adaptée à un réseau routier peu développé.
La Mazda 818 était disponible en berline, coupé et break. C’est avec elle et la 323 que la marque a connu un très grand succès dans les années 70, ces voitures étaient partout dans les rues… Et qui ne se souvient du coupé et son look d’américaine sans montant central ? Sur certains marchés, elle était également disponible avec moteur Wankel sous le nom de RX 3 ou Savanna.
Attention, curiosité ! Le Mazda Parkway est, à notre connaissance, le seul bus équipé d’un moteur rotatif jamais produit ! Il était également disponible avec moteur à pistons essence t Diesel et pouvait accueillir jusqu’à 26 personnes. Il a été produit entre 1974 et 1977, à destination de compagnies assurant du transport régional au Japon.
La Cosmo de seconde génération du modèle, a été produite entre 1975 et 1981. Connue comme Mazda RX 5, elle est au Japon la Cosmo AP (pour antipollution). En Europe, elle a été vendue comme 121, équipée d’un moteur à pistons. Son esthétique est fortement inspirée par le style américain de l’époque, avec le traitement particulier des vitres latérales. Elle précède la RX7, première du nom. Cette version japonaise se démarque par son chrome, ses pneus à liseré blanc et… ses deux énormes rétroviseurs montés sur les ailes, une particularité locale.
La RX7 a également couru en rallye ! Déjà victorieuse aux 24 H de Spa- Francorchamps en 1981, aux mains de Pierre Dieudonné et Tom Walkinshaw, qui a préparé la voiture, elle est alignée en groupe B lors de la saison 1984. Le moteur rotatif est préparé pour développer 300 ch et la carrosserie est revue et allégée. Face aux ténors du groupe B que sont alors les Lancia 037 ou autres 205 turbo 16, elle ne peut rivaliser avec ses deux roues motrices. Elle tire néanmoins son épingle du jeu en Grèce, finissant troisième ou encore en Suède, terminant en huitième place en 1985. De quoi démontrer la fiabilité du rotatif ! La disparition du groupe B mettra malheureusement un terme à l’aventure.
La troisième génération de 323 connaît une version sportive : la GTX 4WD, produite entre 1986 et 1990. Son moteur est un 1600 cm3 turbocompressé et elle est équipée d’une transmission intégrale. Elle est confiée en rallye à des pointures scandinaves comme Timo Salonen ou Hannu Mikkola afin de mieux implanter la marque au nord de l’Europe, sans oublier Pascal Gaban et Grégoire de Mévius !
Mazda a créé Autozam à la fin des années 80. L’idée était d’avoir plusieurs marques pour mieux s’adapter aux segments du marché. En l’occurrence, un réseau dédié aux kei cars. Ce réseau a également distribué des Lancia au Japon. L’AZ 1 est un coupé sportif à portes papillon à moteur de 657 cm3 développant 66 chà 6.500 tr/ min et un couple de 85 Nm à 4.000 tr/min. Elle a une sœur chez Suzuki, la Cara. Produite de 1992 à 1994, elle n’a malheureusement pas connu le succès avec 4392 exemplaires seulement et 531 supplémentaires chez Suzuki. A l’époque, elle coûte quasiment le même prix qu’une Eunos Roadster (la MX5 japonaise) et ses grandes rivales Honda Beat et Suzuki Cappucino rencontrent plus de succès.
Aux côtés d’Autozam, Mazda développe également une marque haut de gamme et plus sportive dès 1989 : Eunos, à l’image de Lexus chez Toyota ou encore Infinity chez Nissan. Au Japon, la MX5 est exclusivement disponible dans ce réseau qui propose également la Cosmo, coupé coiffant la gamme. C’est la seule voiture jamais produite avec un moteur à triple rotor, aux côtés d’un birotor, les deux suralimentés par deux turbos séquentiels. La version la plus puissante dispose de 280 ch et, bien qu’elle soit électroniquement limitée à 180 km/h, elle est capable d’atteindre les 250 km/h facilement ! Elle est le graal pour tous les amateurs de moteurs rotatifs, rarement vue en Europe… Produite à raison de 8.875 exemplaires seulement entre 1990 et 1996, dont un peu plus de 4.000 en version trirotor.
Tout est dit, rouler en Mazda vous donne le sourire !
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