Quelle ambiance ! Face à nous, un DJ totalement revêtu d’orange jongle entre chansons populaires et morceaux de techno pour faire danser l’immense marée de fans principalement installés dans les tribunes ceinturant le circuit de Zandvoort planté au milieu des dunes. On se croirait dans une kermesse de village mâtinée de musique de boîte de nuit et saupoudrée de mouvements simplistes dignes de la danse des canards. Mais l’essentiel, c’est que tous ces Hollandais affichent un large sourire, petits et grands, jeunes et plus âgés…

C’est à l’invitation de Mercedes Belgique que nous avons pu assister aux deux séances d’essai libres du vendredi du GP des Pays-Bas. Et comme on ne refuse jamais une occasion d’assister à des courses automobiles, même si la Formule Un n’a jamais été notre discipline de prédilection, nous prenons la route de Zandvoort avec plaisir. Rendez-vous est donné la veille, dans un hôtel de Schiphol, pour en partir le lendemain dans une navette à destination du circuit le moins accessible de toute la saison. Et pourtant… en bloquant les accès à plusieurs kilomètres du circuit, nos voisins nordiques appliquant une organisation très rigoureuse qui permet aux bus et autres pullmans d’y accéder sans le moindre problème. Il faut dire que le public est impérativement obligé de rejoindre le circuit en bus, en train ou à vélo. Les seules véhicules motorisés qui ont accès aux parkings proches du circuit sont ceux des pilotes, de la presse et de l’organisation. Avant de nous déposer à un arrêt situé à quelques centaines de mètres de l’entrée, notre car passe devant des parkings remplis à craquer de milliers de vélos. C’est à se demander comment ils retrouvent leur monture après tellement ils sont enchevêtrés les uns dans les autres…

Musique à gogo
On longe ainsi la digue avant de plonger au cœur des dunes pour accéder aux entrées où, là non plus, malgré la toute grande foule déjà présente pour assister à ces premiers essais libres, on ne sera jamais à l’arrêt. Tout est fluide et facile, on reçoit notre pass en échange d’un code-barre et un petit jeton pour une boisson gratuite. Sympa. On se sent immédiatement plongé dans l’ambiance, au cœur de la marée revêtue d’orange, t-shirt, casquettes, drapeaux bleu/blanc/rouge, le chauvinisme batave est sans égal, nos amis français en rougiraient de jalousie. Bien sûr, Max Verstappen est le héro local et on peut compter sur les doigts d’une main les rares défenseurs d’autres pilotes. Cela dit, le gars de chez Mercedes qui a eu l’idée de proposer des casquettes orange avec l’étoile au centre est un génie !

Juste avant l’heure de départ de la première séance, le DJ est déchaîné et le public semble ravi. Il imite à la perfection les mouvements de l’animateur et on en vient à se demander s’ils vont baisser le volume lorsque les monoplaces vont entrer en piste. Ils finissent par s’y contraindre mais c’est véritablement à reculons. Le commentateur anglais prend le relai pour décrire ce qu’il se passe en piste. Quel bonheur de revoir des monoplaces que nous n’avions encore jamais vues en réalité depuis le lancement de cette configuration hybride. La sonorité n’est pas dingue mais l’ambiance aidant, on apprécie le spectacle et comme la longueur de ce tracé est l’une des plus courtes du championnat, les F1 repassent rapidement sous nos yeux. La ligne droite des stands n’est probablement pas le meilleur endroit pour analyser les passages des concurrents mais il faut dire que l’accès à d’autres endroits est assez compliqué.

La fête est partout !
On profite du temps laissé entre les deux séances pour nous rendre dans la fan zone. La musique y at à nouveau son plein, une minuscule piste de karting accueille quelques enfants, les stands de vente de produits liés à chaque écurie sont pris d’assaut et une grand roue permet aux plus audacieux d’admirer l’entièreté de la piste depuis les hauteurs. Mais l’heure est déjà venue de rejoindre notre place dans la tribune couverte donnant sur l’entrée de la voie des stands. L’ambiance est de plus en plus chaude, nos amis bataves n’étant pas les derniers pour enfiler les bières, et le DJ n’a rien perdu de son enthousiasme. Autour de nous, de l’orange à perte de vue. On reste impressionné. Les chronos sont difficiles à analyser, les Ferrari étant larguées alors que chez Mercedes, on affiche de discrets sourires qui laissent entendre que la course pourrait offrir de belles opportunités. Chez Red Bull, on n’est pas les plus rapides mais tout le monde sait que sur ses terres, Max Verstappen risque une nouvelle fois d’être imbattable. Le dimanche le confirmera…

A l’issue de cette journée au milieu des dunes, on retiendra cette ambiance à nulle autre pareille, qui nous a rappelé celle rencontrée, il y a bien longtemps, dans les gradins du circuit de Jerez où l’ambiance nous avait également bluffé. On a le sentiment réel que tout le pays est derrière son héro champion du monde. La Formule Un est devenue une grande fête au sein de laquelle l’automobile semble presqu’incongrue. On s’est demandé plusieurs fois comment les écurie parvenait à garder toute leur concentration au cœur de ce chaudron en bord de mer.
