Renault vient de présenter la sixième génération de l’Espace. Dans les faits, il ne s’agit plus d’un monospace mais d’un SUV disposant jusqu’à 7 places. Nous avons pu récemment en prendre le volant sur de petites routes sinueuses dans la région de Porto.

Un peu d’histoire
Dans la série des « voitures à vivre » de Renault, l’Espace occupe une place de choix. La première génération date de novembre 1983. A l’époque, c’était un projet développé par Matra et refusé par Peugeot. Carrosserie en composites, intérieur sept places modulable, plancher plat, grandes surfaces vitrées, il est le tout premier monospace commercialisé. L’Espace rencontre rapidement un grand succès auprès des familles. Il reste au catalogue jusqu’en 1991 et la seconde génération vient renforcer son succès. A l’époque, même si Renault n’est pas très présent sur le haut de gamme, l’Espace tire son épingle du jeu et est adopté par de nombreuses familles aisées voulant rester discrètes. La seconde génération propose même un prototype, baptisé P46, avec quatre roues motrices et moteur V6 PRV à double turbo de 265 ch, celui qui sera adopté un peu plus tard par la Safrane biturbo. Renault n’ira pas plus loin et il ne sera malheureusement jamais commercialisé. La troisième génération est la dernière produite par Matra.

En 1994, sort l’Espace F1 qui célèbre les 10 ans du modèle avec une version motorisée par… un moteur RS5 V10 3,5 l de F1 développant 780 ch ! Cette fois, il est placé en position centrale arrière mais l’engin accueille néanmoins quatre passagers en montant à plus de 300 km/h sur circuit. Cette version ne sera, hélas, jamais commercialisée non plus. Ensuite, le marché évolue et les quatrième et cinquième générations, sorties respectivement en 2008 et 2015, font plus de la figuration qu’autre chose, surtout en comparaison avec les chiffres de ventes des modèles précédents.

Nouvel Espace
Les SUVs ont eu la peau des monospaces et désormais, cette clientèle doit se tourner vers d’autres modèles. Le nouvel Espace est donc finalement un… SUV, une sorte de « Grand Austral », à sept places. Renault revendique un certain dynamisme pour son design élégant et il peut même être agrémenté de touches sportives dans sa version « Esprit Alpine ». Nous retrouvons ici la plateforme CMF-CD de l’Alliance, utilisée également sur l’Austral et le Nissan Quashqai. La seule motorisation disponible est un trois cylindres essence 1200 cm3 de 130 ch et 205 Nm à 1750 tr/min. Il est associé à un moteur électrique et un alterno-démarreur. Le premier développe 50 kW ou 70 ch avec une valeur de couple identique au moteur thermique et permet de rouler en mode électrique. Il est alimenté par une batterie de 2 kWh seulement. Le second, développant 25 ch et 50 Nm de couple, assure le démarrage du moteur thermique et les changements de rapports de boîte de vitesses. Selon Renault, cette motorisation est la plus adéquate pour ce type de véhicule, permet de rouler en électrique en ville et évite tous les soucis liés à la recharge… les palettes au volant permettent d’activer l’un des quatre modes de régénération, lors des freinages.

Boîte à crabots
Vous avez bien lu, le nouvel Espace est équipé d’une boîte de vitesses à crabots, comme en F1 ! Cette boîte automatique offre quatre rapports pour le moteur thermique et deux pour le moteur électriques, quinze combinaisons étant possibles afin de diminuer la consommation et les émissions de CO2. Soit, seul le moteur électrique entraîne le véhicule, soit moteur électrique et thermique se combinent pour propulser le véhicule, soit le moteur électrique est en fonction et le moteur thermique peut également recharger la batterie, si nécessaire, soit, enfin, les roues entrainent le moteur électrique pour recharger la batterie. Les données de cartographie embarquée sont analysées afin d’optimiser l’usage de l’énergie électrique.

4 Control : 4 roues directrices
L’Espace est long : il mesure 4, 72 m. Dès lors, les roues arrière directrices (disponibles sur les finitions Iconic et Esprit Alpine) le rendent plus agile et agréable sur route sinueuse. Au-delà de 50 km/h, les roues arrière braquent dans le même sens que les roues avant, jusqu’à 1 degré. Par contre, en dessous de 50 km/h, en ville, les roues arrière braquent dans le sens opposé des roues avant, jusqu’à 5 degrés, ce qui facilite grandement les manœuvres et le stationnement. Le rayon de braquage entre trottoirs est de 10,4 m seulement, donc proche de celui d’une Clio.
Ambiance intérieure feutrée et confort au programme
Perché sur des roues de 20 pouces, l’Espace se révèle plutôt ferme mais pas inconfortable. Il ne se vautre pas en virage, ne prend pas de roulis intempestif ni excessif. Devant lui, le conducteur retrouve deux écrans plats, comme… sur un certain Austral et une Mégane électrique, un peu à la façon Mercedes, également ! Autre clin d’œil à la marque allemande, par ailleurs partenaire du Losange, le levier de vitesses qui se trouve sur la gauche de la colonne de direction. La finition est de très haut niveau et la plupart des matériaux sont d’excellente facture. Les sièges avant sont électriques mais, assez curieusement, l’assise, trop courte, ne s’incline pas. Le pédalier incliné rend très vite la position du pied douloureuse et inconfortable car pas naturelle.

A l’intérieur, de nombreux réceptacles et autres espaces de rangement sont judicieusement disposés. Les places arrière sont facilement accessibles et confortables, la banquette est réglable en longueur, comme sur la Twingo 1 ! Les deux dernières places, moins accessibles, sont plutôt destinées à des enfants pour de courts trajets qu’à des adultes pour descendre à Nice ! Les sièges arrière se rabattent et permettent de dégager un volume de chargement allant jusqu’à 1.818 l une fois les sièges rabattus. En sept places, le volume du coffre est de 159l et 477 l en configuration cinq places.

Sur la route
L’Espace fait preuve d’un comportement routier agréable, précis, même sur routes sinueuses. Certes, ce n’est pas une sportive mais il allie rigueur et confort, tout en rassurant lors des freinages, par exemple. Par rapport à la génération précédente, il s’est allégé de 215 kg ! Seul hic, une conduite plus appuyée est rapidement marquée par des hésitations ou autres cognements lors des changements de rapports et des relances, dommage… le châssis est top mais la transmission semble parfois hésiter et nous a laissé un peu sur notre faim. Espérons qu’une mise à jour logicielle soit rapidement adoptée pour régler le souci. Renault annonce une consommation moyenne de 4,6 l/100 km. Sur route de montagne et sans trop ménager la voiture, nous étions à un peu plus de 6 litres, ce qui reste tout à fait correct et raisonnable. Le réservoir a une contenance de 55 litres. Les émissions de CO2 sont de 104 gr/ km.

Bien positionné
Le nouvel Espace débute à 43.900 € en Belgique, soit un tarif situé 15% plus bas que celui de l’ancienne génération. Son équipement est complet : pas moins de 32 aides à la conduite sont installées, le système hifi à douze enceintes est signé Harman Kardon… Le toit vitré qui ne s’ouvre pas renforce le confort intérieur et la luminosité. Le système multimédia Open R Link, développé avec Google, inclut également Waze, pour une navigation efficace. Une application « SongPop for Renault » est une exclusivité mondiale pour les clients Espace. La politique tarifaire de la marque ne prévoit plus d’offrir des remises importantes au client, afin de préserver l’image et la valeur de la marque au losange. Renault espère enregistrer un beau succès avec ce nouveau modèle car, sur le segment D, les SUVs représentent 56% des ventes, pas moins !

Reste à voir si, avec une seule motorisation hybride disponible et l’évolution de la fiscalité des voitures de société prévue dans quelques semaines, les commandes vont affluer.

Plus léger que son prédécesseur, l’Espace est également moins spacieux à l’intérieur, ce qui est conforme avec son positionnement de « SUV monospace ». Confortable et dynamique, bien équipé, il offre des prestations et des performances de haut niveau à des tarifs concurrentiels, par rapport à la concurrence. Il ne reste plus à Renault qu’à remédier au fonctionnement de la boîte de vitesses pour que le tableau soit presque sans faute. (Texte de notre envoyé spécial au Portugal / Photos Renault Media by Greg)

Renault grand Scénic et l’Espace répondent aux besoin des familles, ce secteur doit être préservé. Le volume est la clé d’une bonne voiture. Renault a travaillé sur la diminution du poids pour diminuer la conso. Bravo. Le SUV n’est pas la bonne solution, lourd et peu de volume de chargement. J’ai acheté un Dacia Jogger 7 places, entièrement satisfait, car le grand Scénic a été arrêté, c’est dommage. J’ai eu le grand Scénic 2, 7places, que du bonheur. Restons Français, et fabriquons des voitures à vivre, volume et luminosité