La Golf R20 est la Golf la plus puissante jamais proposée par Volkswagen… une façon de marquer le vingtième anniversaire de la Golf R avec brio. La première version, dénommée R32, était une Golf 4 motorisée par un VR6 de 2.8 l de cylindrée. Après la Golf 3 VR6, Wolfsburg refesait le coup de la Golf GTI des années 70, cette fois dans une catégorie de performances encore bien supérieures. Aujourd’hui, équipée d’un quatre cylindres, nul doute que cette R20 marquera encore les esprits des passionnés.

Toujours plus fort !
La récente R20 offre des performances de très haut niveau, tout en restant utilisable au quotidien. Son moteur quatre cylindres de 1984 cm3 délivre la bagatelle de 333 ch DIN ou 245 kW, pour un couple de 420 Nm disponible entre 2.100 et 5.500 tr/ min, excusez du peu… Elle passe de 0 à 100 km/h en 4,6 secondes seulement et monte jusqu’à 270 km/h en pointe. Le tout en se révélant très docile, même en ville, avec des valeurs de consommation évoluant entre 7 et 11 litres au cours de notre essai. Les émissions de CO2 sont de 182 gr/ km. Le moteur semble plus « rond » et répond aux sollicitations encore plus rapidement que sur une Golf R : lors des accélérations, le turbo est en précharge et le papillon de l’injection largement ouvert. De quoi améliorer sa réactivité et lui conférer des performances encore plus élevées que celles de la R « de base ».

Plus R que la R…
Proposée à un tarif plus élevé que la Golf R (63.895 € contre 57.805 € pour la version 320 ch), la version R20 bénéficie d’une puissance supérieure de 13 ch par rapport à cette dernière. L’équipement de série est aussi plus fourni, avec des phares LED et de nombreuses aides à la conduite. Citons l’assistance au freinage avec détection de la présence de piétons, l’inévitable régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au stationnement… A l’intérieur, la navigation « Discover Media » dispose d’un accès internet et la climatisation « Air Care Climatornic » est trizone, avec commandes avant et arrière. Extérieurement, elle sait rester discrète… mais offre des particularités uniques. Notre véhicule d’essai se distingue par différentes touches bleues tranchant sur le blanc : coques de rétroviseurs, bord des jantes (noires) Estoril de 19’’ou encore le R bleu au milieu du hayon arrière.

En outre, un discret monogramme « 20 » noir orne les montants de portes. La nuit un grand « 20R » est projeté au sol, lorsque les portières avant sont ouvertes. Elle se distingue aussi de la Golf R par un spoiler arrière supérieur plus imposant. Le tableau de bord intègre des éléments en véritable fibre de carbone. De quoi renforcer la sportivité du modèle. Les sièges sport sont recouverts de cuir Nappa en série et le volant est agréable à prendre en main. Le combiné permet de choisir entre plusieurs affichages sportifs. Un petit bouton « R » bleu placé à gauche sur le volant donne le ton. Via l’écran central, le conducteur a le choix entre différents modes de conduite et l’un d’eux est même optimisé pour le circuit du Nürburgring !

J’aime bien
La Golf R20 inspire confiance. Sa transmission intégrale lui donne un côté « force tranquille » en toutes circonstances, sur tous les terrains et dans toutes les conditions, grâce à une répartition du couple entre les deux roues arrière. Notre exemplaire d’essai était équipé de pneus hiver Bridgestone mais ne semblait pas affecté par cette monte. Lors des démarrages, il est même possible de faire monter le régime moteur plus haut que le ralenti, jusqu’à 2500 tr/min et… obtenir un son très évocateur ! Utilisée en commande manuelle, la boîte DSG ne manque pas de faire remarquer le passage au rapport supérieur, comme une boîte classique. L’échappement Akrapovic en titane est facturé 4.345 €… mais c’est un régal pour les oreilles ! Il est très aisé de trouver une position de conduite idéale et les différents programmes permettent de passer d’une voiture plutôt confortable à un engin plus sportif et toujours aussi bien suspendu. Sans oublier que, vendue en cinq portes, elle est aussi à l’aise pour déplacer une famille que pour procurer du plaisir à son pilote !

J’aime moins
De nombreuses fonctions n’utilisent plus d’interrupteurs ou de boutons classiques. Il faut s’habituer aux commandes tactiles, pas toujours très pratiques ni intuitives. Le mieux est souvent l’ennemi du bien et naviguer dans les nombreux menus s’avère souvent fastidieux et répétitif… Avec un peu de pratique, les choses s’arrangent, bien entendu, mais, à force de vouloir en faire et en mettre trop, les choses se révèlent compliquées. Comme pour les ordinateurs ou les smartphones, il n’est pas certain que tous les acheteurs utilisent le tiers des possibilités offertes ! L’assise des sièges sport nous a semblé un peu courte et une partie mobile serait la bienvenue.

Plutôt malin
Le bouton « R » bleu situé sur la branche gauche du volant donne accès aux différents modes de conduite et il est possible de faire défiler les différents affichages spécifiques du combiné de bord… De quoi ne pas être perturbé par certaines informations. La caméra de recul s’avère précise et efficace pour se garer dans des endroits étroits. En option, une monte pneumatique semi-slick est disponible.

Pourquoi je l’achète
Sur le marché actuel, ce genre de voiture très performante est en voie de disparition… Annoncée à 63.895 €, ce n’est certes pas donné mais quelle concurrente vous en donne autant pour votre argent ? D’autant plus qu’il est possible de bénéficier d’actions de remises et reprise pour un total de 3.250 €, opter pour un intérieur en tissus plutôt qu’en cuir Nappa enlève encore 3.135 € à la facture et, pour ceux qui en ont encore la possibilité, il est possible de la transformer en utilitaire pour 990 €…

Pourquoi je ne l’achète pas
La boîte DSG… certes, bien améliorée mais qui, pour nous, reste en retrait, surtout par rapport à ce fabuleux moteur et au châssis très élaboré ! A certains moments on sent un temps de réponse… qui n’est pas lié au moteur mais bien à la boîte de vitesses. Ce n’est pas toujours agréable mais passer les vitesses manuellement améliore bien les choses. Cependant, par rapport au reste de la voiture, l’agrément n’est pas toujours au rendez-vous, malheureusement.

En conclusion, cette Golf R20 offre des performances de très haut vol et une efficacité redoutable par tous les temps, grâce à sa transmission intégrale. Certes, elle n’est pas donnée mais ses côtés pratiques et sa discrétion sont des atouts supplémentaires pour faire pencher la balance en sa faveur. Reste à composer avec la boîte DSG 7, que nous trouvons en retrait par rapport aux indéniables qualités de la voiture et à son caractère, bouillant et très attachant ! (Texte: Dimitri Urbain / Photos: Paul-Edouard Urbain)
