Essai nouveauté : Renault Kangoo E-Tech : Electrons sur canapé

Alors que le groupe Stellantis a choisi de ne plus proposer ses ludospaces qu’en versions 100% électriques (de récentes rumeurs parlent d’un probable retour au thermique en Angleterre), Renault préfère multiplier l’offre de son Kangoo en faisant cohabiter intelligemment essence, Diesel et 100% électrique. Appelé E-Tech, ce dernier fait son apparition dans les concessions mais avant, il est passé entre nos mains !

25 ans après avoir inventé le segment des ludospaces, vous savez, ces engins haut sur pattes dans lesquels on s’installer sans quitter son haut de forme, Renault ajoute une nouvelle corde à son arc avec cette version 100% électrique du Kangoo totalement renouvelé l’an passé. Sans toucher à son physique assez plaisant, il s’équipe d’un moteur électrique développant une puissance de 90 kW pour un couple de 245 Nm disponible immédiatement. Il s’offre une nouvelle batterie lithium-ion d’une capacité de 45 kWh composée de 8 modules indépendants facilement réparables. Renault annonce une autonomie de 285 km en cycle WLTP.

Pour le reste, on retrouve l’ingénieux ludospace français avec une habitabilité au second rang unique dans la catégorie avec trois vraies places ou encore les 49 litres de rangements dont le tiroir coulissant Easy Life. A l’arrière, le coffre dispose d’un volume conséquent de 850 litres portés à 2500 lorsque la banquette coulissante de rang 2 est complètement repliée. Enfin, les barres de toit innovantes et manipulables ans outil sont également montées d’office sur les versions électriques. Les plus craintifs seront heureux d’apprendre que quatorze aides à la conduite, dont la conduite autonome de niveau 2, sont là pour renforcer la sécurité.

Confort étonnant 

On ne joue pas avec le feu chez Renault. Pour cet essai, la marque au losange nous a emmené en Zélande, loin des autoroutes et des voies rapides. Ce n’est certes pas l’usage le plus attendu d’un Kangoo mais se balader sur les routes plates et sinueuses de la côté néerlandaise allonge inévitablement l’autonomie de ce Kangoo fonctionnant aux électrons. A bord, rien ne le différencie d’une version thermique et l’on s’en félicite. On retrouve ainsi un meuble de bord moderne à la qualité plutôt bonne pour un véhicule de ce type avec du faux bois assez réussi, un écran central suffisamment grand mais surtout un volant à trois branches agréable à utiliser et une position de conduite qui retarde la fatigue. Des deux côtés du haut de l’écran faisant face au conducteur peut être positionné un support de smartphone très utile au même titre que le vaste rangement placé au-dessus de la planche de bord.

Mais l’heure est venue de démarrer ce Kangoo sur un filet d’électron. Et comme souvent avec ce genre de véhicule, on se déplace dans une sérénité absolue lors des premiers kilomètres. On souligne le confort de l’ensemble qui nous change de l’habituelle rigidité de la plupart des véhicules électriques souvent servis par leur masse. On peut dire que Renault a fait du bon travail à ce niveau et que les liaisons au sol offrent le même ressenti positif qu’à bord des versions thermiques. Avec 1870 kilos à déplacer (dont 320 kg de batteries), le modeste moteur électrique manque un peu de vivacité mais globalement, cela ne rend pas les déplacements scabreux.

Attitude positive

Le Plat ays porte bien son nom et nous n’avons pas pu grimper la moindre côte lors de notre essai en Zélande mais quelques jolies courbes ont démontré que le Kangoo ne se laissait pas impressionner et qu’il les avalait de manière dynamique, à son niveau néanmoins, 12″6 étant nécessaires pour aller de 0 à 100 km/h. Et ne craignez plus les gros excès de vitesse, celle-ci étant limitée à 135 km/h. Si vous vous prenez au jeu, il est possible de jouer entre trois niveaux de freinage régénératif en plus de la position D classique du levier de vitesses (mais il n’est pas possible de freiner complètement en levant le pied de l’accélérateur). Lorsque nous sommes monté à bord du Kangoo qui nous était destiné, l’ordinateur de bord annonçait 181 km d’autonomie.

A l’arrivée de nos 100 km d’essai mené sur un rythme assez éveillé, il restait 83 km d’autonomie et la consommation affichée était de 21 kWh/100 km. Comme avec la Renault Mégane, la marque au losange fait payer 1.335 € supplémentaires pour jouir de la version compatible avec la recharge rapide en courant continu. De série, le Kangoo E-Tech Electric se contente d’un chargeur intégré de 11 kW. Le module optionnel accepte jusqu’à 22 kW en courant alternatif ainsi que la possibilité de jouir d’une recharge rapide de 80 kW en courant continu. De quoi récupérer 170 km en 30 minutes sur la route des vacances, à condition qu’on n’y fasse pas la file devant les bornes de rechargement.

Le prix du silence

Les deux premiers niveaux de finition, appelés Authentic et Equilibre, se destinent avant tout aux véhicules des collectivités et des administrations, le grand public préférant se laisser séduire par la finition haute appelée Techno et disponible à 42.090€ avec le chargeur de 11 kW et à 43.425€ avec le 80 kW. Inutile de rappeler que le premier Kangoo de la gamme thermique avec la même finition s’échange contre 27.215€.

Comme ses concurrents de chez Stellantis, la version 100% électrique du Renault Kangoo doit composer avec une batterie au volume limité et un moteur un peu poussif. Mais le silence à bord, les volumes de rangements préservés, l’habitabilité et l’accessibilité royales sans oublier une position de conduite plutôt bonne le rendent attrayant pour toute famille choisissant de jouer la carte de l’électrique avant l’heure. Pour les déplacements du quotidien entre l’école, la grande surface, pardon le magasin bio, et les différentes activités des enfants, il fera parfaitement l’affaire si l’on dispose d’une borne à la maison. Et lors des voyages plus longs, on profitera pleinement de son confort et de son agrément. Mais ne le comparez pas aux versions thermiques financièrement car son achat paraît alors injustifiable.

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