Depuis des années, le renouveau d’Alfa Romeo se fait attendre. Il y a une vingtaine d’année, la 156 était « le bon produit au bon moment ». Le Tonale semble l’être aussi aujourd’hui, marquant le passage de la marque italienne vers l’électrification. « De 0 à 0 », de zéro véhicule électrique aujourd’hui à… une gamme totalement électrique et zéro émission de CO2 dès 2027. Voilà qui devrait permettre à Alfa Romeo de retrouver une place de choix dans les listes de véhicules de société.

Présenté comme prototype lors du salon de Genève 2019, le Tonale en est resté très proche dans sa version de série. Ses lignes, signées Alexandros Liokis, designer grec du Centro Stile Alfa, font appel à différents éléments emblématiques de la marque : des jantes façon cadran de téléphone aux phares qui rappellent les RZ et SZ, par exemple.

Q4 et bimoteur

Le moteur thermique est à l’avant : un quatre cylindres de 1300 cm3, développant 180 ch, associé à une boîte automatique 6 rapports. A l’arrière c’est un moteur électrique de 125 ch qui officie. Il est alimenté par une batterie de 15,5 kWh fournissant une autonomie d’environ 60 km en mode électrique. La marque présente cette combinaison comme étant idéale pour les trajets en ville tout en pouvant s’en échapper et avaler des kilomètres sans problème quand le conducteur en a envie. Alfa présente le Tonale hybride plug in comme le plus sportif de sa catégorie, bien qu’il accuse 1835 kg sur la bascule !

Sur la route, le châssis nous a semblé équilibré, les suspensions offrant un excellent compromis entre fermeté et confort. La direction est parfois lente et passer en mode dynamique améliore bien les choses. Cependant, ne nous voilons pas la face, ce n’est pas une sportive pure et dure. A l’occasion de quelques tours du circuit d’essai de Stellantis, sur la piste de Balocco, son poids se fait rapidement sentir. Le Tonale PHEV Q4 ne va pas voler de virage en virage, collé au sol et nous n’avons jamais eu l’impression d’avoir 300 pur sangs piaffant d’impatience sous la pédale de droite. Néanmoins, sur route, à vitesse normale, les choses ne poseront jamais problème et c’est sur longs trajets, sur autoroute, que le Tonale PHEV Q4 in sera le plus agréable et le plus dans son élément.

Accueillant et confortable

Il fait bon vivre dans l’habitacle du Tonale PHEV Q4 ! L’ergonomie est excellente, le système infotainement est agréable et facile à utiliser, la navigation très précise. Les sièges soutiennent bien le corps et l’espace, tant à l’avant qu’à l’arrière ou encore dans le coffre, est suffisant. Assis en hauteur, le conducteur et les passagers bénéficient d’une vision importante. Alfa Romeo mise également sur la qualité perçue et le haut niveau de finition.

Les différents exemplaires vus et conduits nous l’ont bien confirmé. Actuellement, c’est d’ailleurs la voiture du groupe présentant le moins de défauts en sortie de chaine. Parmi ses concurrents, le Volvo XC40, essayé récemment, la joue plus sur le côté confort tandis que le BMW X1 sera plus dynamique. Néanmoins, pour ce qui est du style, le Tonale emporte la mise. Moins typé « passion » que la Giulia, par exemple, il devrait néanmoins connaître un beau succès et amener une nouvelle clientèle à la marque, ce dont elle a bien besoin.

Ce n’est pas une Alfa « à l’ancienne », que seule une poignée de passionnés achète. Ici, c’est plutôt la raison qui prévaut.  Assurément, son succès permettra à la marque de développer d’autres modèles… et, à l’image de Porsche, si ce n’est qu’une première étape et que d’autres modèles sportifs plus dans la tradition maison suivent, nous ne pourrons que nous en réjouir ! Dans le cas du Tonale PHEV Q4, la nouvelle « sportivité » est plutôt de l’ordre du dynamisme que des sensations fortes. (Par Dimitri Urbain, notre envoyé spécial à Balocco)