Après avoir annoncé son retrait des marchés européens, l’autre membre japonais de l’Alliance fait machine arrière. Le retour de la marque se fera uniquement sur les marchés les plus profitables avec une nouvelle gamme composée de… Renault rebadgées ! (Texte : Paul-Edouard URBAIN, Photos : Mitsubishi)

La marque avait décidé de quitter l’Europe en 2020 car la rentabilité était faible voire inexistante… la décision a été finalement retirée, après un accord passé avec Renault. Le constructeur français assemblera deux véhicules pour le compte de son partenaire Japonais. Néanmoins, la marque se concentrera sur les marchés les plus profitables et ne sera plus disponibles que sur 19 d’entre eux au lieu de 32 jusqu’en 2019. Des petits marchés comme la Grèce ou la Croatie en feront les frais… Mitsubishi table sur son partenariat avec Renault pour retrouver des volumes de ventes européens de l’ordre de ceux d’avant la pandémie. La marque envisage d’écouler pas moins de 130.000 voitures dès 2024, ce qui lui permettrait de s’adjuger environ 1% du marché européen. En gros, cela revient à doubler les ventes de cette année et se rapprocher du niveau de celles de 2019 (148.248 unités). La stratégie de la marque s’articulera donc sur les SUVs, mais aussi sur les citadines, deux segments de marché où les volumes sont importants. Faute de temps et de fonds disponibles pour développer des modèles spécifiques destinés à l’Europe, Mitsubishi lancera son offensive en rebadgeant deux modèles Renault déjà bien connus : la Clio et le SUV Captur. La première deviendra Colt tandis que le second sera le nouvel ASX.

La marque espère vendre pas moins de 40.000 Colt et 35.000 ASX, aux côtés de modèles propres mais moins diffusés, comme l’Eclipse et la Space Star. Avant son retrait du marché, l’Outlander a longtemps caracolé en tête des ventes de SUVs hybrides rechargeables mais il ne devrait pas être remplacé. L’avenir de la Space Star n’est pas encore décidé : pour continuer à la vendre après juillet 2024, il faudra la mettre en conformité avec la législation européenne qui entrera en vigueur à ce moment-là. Ce qui pourrait s’avérer coûteux pour maintenir son prix avantageux, par rapport à la concurrence. Présenté il y a une dizaine de jours, l’ASX sera commercialisé dès mars 2023. Bien évidemment, pas de motorisation diesel au programme, uniquement des hybrides. Le plan stratégique de la marque à trois ans qui sera adopté vers le milieu de l’an prochain décidera quels seront les futurs modèles à destination de l’Europe. Une offre électrique sera évidemment incontournable mais, actuellement, la marque ne dispose d’aucune plateforme adaptée. Dans ce cas également, il se pourrait bien qu’une plateforme Renault- Nissan soit recyclée.
