A l’occasion de son cent douzième anniversaire, Alfa Romeo a été mise à l’honneur par Autoworld. Sous l’égide du musée et avec la collaboration de Stellantis, propriétaire de la marque, l’expo rassemblait une cinquantaine de véhicules. Emblématiques de la marque à divers titres, ils provenaient de membres du club Quadrifoglio Belgio, du Musée National de l’Automobile de Mulhouse, de collections privées dont celles de Corrado Lopresto, célèbre collectionneur de véhicules de la marque. Sa collection intègre en outre de nombreux prototypes et œuvres uniques signées des grands noms de la carrosserie italienne. Cette exposition temporaire occupait le grand plateau supérieur du musée et retraçait les grandes heures de la marque milanaise : voitures d’avant- guerre, de compétition, carrosseries spéciales, voitures de série… un ensemble très diversifié permettant aux amateurs comme aux profanes d’apprécier la riche histoire de la marque et sa technologie souvent bien en avance sur la concurrence. Et, histoire de faire le lien avec la gamme actuelle, Giulia, Stelvio et Tonale étaient eux-aussi de la partie. (Texte: Dimitri Urbain – Photos: Paul-Edouard Urbain)
Symbole du succès d’Alfa Roméo dans les années 60 et 70, la Giulia était aussi bien la voiture des bandits que de la police. Tant les Carabiniers que la Police Financière en ont utilisé durant des années. Légère, aérodynamique (Cx de 0,34 !), dotée du célèbre moteur double arbre maison, d’une boîte cinq rapports et de quatre freins à disques, les performances étaient à l’époque bien supérieures à ses concurrentes. Celle-ci était accueillait les visiteurs à l’entrée de l’exposition, donnant directement le ton.
La Giulia GTAm est l’expression ultime de la sportivité dans la gamme Alfa actuelle. Bodybuildée à souhait, cette berline est une authentique sportive de haut vol !
Alfa et les Mille Miglia, c’est une très longue histoire… qui se poursuit encore aujourd’hui, dans le cadre des évocations de la célèbre course ! Cette 6C 1750 du début des années 30 représentait alors ce qui se faisait de mieux en matière de sportive. La cylindrée est l’un des nombres fétiches de la marque, qui l’a utilisée à maintes reprises tout au long de son histoire. Carrossé par Zagato, cet exemplaire fait toujours autant rêver aujourd’hui qu’il y a près de cent ans !
Autre course mythique, les 24H du Mans… Alfa s’y est alignée à maintes reprises, comme avec cette 8C 2300 de 1932. Son moteur huit cylindres en ligne de 2366 cm3 développe pas moins de 180 ch, pour un poids de 1280 kg. Avec 220 km.h en pointe, c’était une véritable formule 1 de route !
Touring est souvent associé à Alfa Romeo. Ce coupé de grande taille « Villa d’Este » de 1947 est typique des années d’après- guerre. A cette époque, la marque milanaise produit encore de manière confidentielle des véhicules haut de gamme.
Au début des années 50, Alfa Romeo abandonne le secteur des voitures de luxe, des châssis à faire carrosser à l’extérieur et présente une berline moderne : la 1900. Toujours équipée d’un moteur double arbre à cames en tête, elle est très moderne pour son époque et remporte plusieurs succès dans différentes compétitions.
La marque continue quand même à offrir la possibilité aux acheteurs de réaliser des carrosseries spéciales, comme ce cabriolet signé Stabilimenti Farina. Sa ligne ponton très élégante a traversé le temps avec bonheur.
Dans un autre genre, signé Ghia en 1954, cet engin utilise toujours la base de la berline 1900 mais fait la part belle aux éléments alors en vogue dans le design américain : pare-brise avec retours prononcés, chromes abondants, grilles, ailerons…
Signé Pininfarina, datant de 1954, ce coupé 1900 TI est très élégant et associe design avec des performances de haut vol.
Vignale, autre carrossier italien, a réalisé prototype baptisé « La Flèche » date de 1955. Ici aussi, l’influence américaine est bien visible mais l’équilibre du design signé par quelques traits en fait une véritable œuvre d’art.
Après la Giulietta, c’est l’avènement de la Giulia dont sont rapidement dérivées des versions coupé et cabriolet. Le Duetto connaîtra l’une des plus longues carrières de l’automobile, traversant les années 60 à 90 en conservant son charme et ses fidèles. La première version, avec l’arrière arrondi (ou « os de sèche ») est à jamais associée à Dustin Hoffman dans le film « Le Lauréat ».
En version GTA, les coupé Junior ont été de véritables épouvantails sur tous les circuits européens durant de nombreuses saisons. Avec un échappement latéral, le bruit du bialbero gavé par des carbus est tout simplement magique…
En fin de carrière, début des années 70, le coupé reçoit une motorisation 2 litres qui en fait un véhicule aussi performant qu’homogène… de nombreux exemplaires moins puissants ont d’ailleurs été remotorisés avec ce moteur durant des années, pour la plus grande joie de leurs propriétaires !
Au milieu des années 70, Alfa dérive un nouveau coupé GTV de la berline Alfetta. En fin de carrière, il sera équipé du V6 de la marque, de quoi lui conférer un caractère de feu !
Dernière berline utilisant les recettes traditionnelles comme la propulsion, le transaxle avec la boîte rejetée à l’arrière et le moteur double arbre, la 75 se couvre elle aussi de succès sur les circuits. Différentes versions à moteur turbo ou V6 en sont déclinées durant sa carrière.
Plus proche de notre époque, la 156 est un véritable triomphe pour la marque. La gamme est coiffée par les versions GTA, dont ce break, toujours aussi élégant.
La 8C n’a pas été produite en nombre mais elle est un chef d’œuvre qui ravit ses propriétaires. Tant son esthétique que sa technologie sont dans le droit fil de la marque est ce modèle est devenu une légende dès sa présentation, en 2003 à Francfort. Sa commercialisation, confidentielle, n’intervenant que trois ans plus tard. Au final, elle est produite entre 2007 et 2010, à raison de 500 coupés et autant de cabriolets.