A l’heure où les « nouvelles formes de mobilité » sont chaque jour plus répandues, Mazda pourrait venir jouer les trouble-fête en ressortant différents concepts et prototypes d’il y a quelques décennies. Nombre d’entre-eux ont d’ailleurs inspiré d’autres constructeurs !

1973 : la voiture autonome
Présenté en 1973, le concept Mazda CVS (pour Computer Vehicle System) explore alors les possibilités de déplacement avec un véhicule autonome contrôlé par ordinateur ! Certainement influencé par la Mini et son utilisation maximale de l’espace pour les passager, le prototype CVS est équipé d’une roue à chaque coin et de portières coulissantes facilitant l’accès à bord. Les passagers y sont très à l’aise, dans de confortables fauteuils tendus de cuir et il y avait même le téléphone.

Le constructeur l’a testé sur un circuit équipé d’un rail de guidage, à l’image de ce qui existe dans… les usines automobiles pour déplacer les éléments et voitures en cours d’assemblage. Ce prototype fait penser aux voitures permettant de se déplacer entre différents terminaux d’aéroports ou encore la Heuliez Friendly de 2007 qui deviendra ensuite la Mia électrique, produite de 2012 à 2014.

1991 : la valise transformable
Tous les constructeurs organisent régulièrement en interne des compétitions afin de stimuler la créativité de leurs ingénieurs et de leurs designers. Chez Mazda, dans les années 90, il s’agissait du « Fantasyard ». Le mot combinant à la fois l’idée de rêve, de fantaisie, avec le concept de l’inventeur de génie travaillant dans une arrière-cour. Cette mise en concurrence de différents services internes visait à développer des solutions les plus innovantes en matière de « mobilité », au sens le plus large possible. A cette époque, Mazda a le vent en poupe, entre le succès de la Miata-MX5 et la victoire au Mans avec un moteur rotatif, tout semble alors sourire à la firme japonaise. Dans ce contexte, le prototype HR-X est équipé d’un moteur rotatif fonctionnant à l’hydrogène.

En interne, sept ingénieurs du département de recherches et d’études des transmissions manuelles ont l’idée de travailler sur un concept minimaliste pour faciliter la mobilité dans les aéroports. Ils achètent une valise Samsonite du plus grand format disponible (57 X 75 cm) et… une pocket bike. L’ensemble pèse 32 kg et est également un hommage au Mazda Go, le premier véhicule de la marque, un triporteur sorti en 1931. Le moteur deux temps de 33,6 cm3 développant 2 ch, le guidon ainsi que trois roues de 6’’ de diamètre sont montés dans la valise. Les roues arrière, tout comme le moteur et le réservoir, sont rangées à l’intérieur et montées à l’extérieur. La roue avant sort d’une trappe ménagée dans la coque de la valise et le guidon se relève, tout simplement. Il suffit alors de poser le siège sur l’essieu arrière et c’est parti. Assembler l’engin ne demande qu’une minute et il est capable d’atteindre les 30 km/h ! Après le prototype, deux autres exemplaires sont assemblés, l’un pour l’Europe, l’autre pour les USA.

Aujourd’hui, seul l’exemplaire destiné aux USA a survécu. Voilà qui pourrait sûrement séduire de nombreux utilisateurs d’hoverboard ou autres Segway, monoroues… l’avantage de la valise étant son centre de gravité très bas et la position assise du pilote- passager, de quoi la rapprocher du concept « Jinba Ittai », si cher à la marque. Il exprime la proximité du cavalier avec sa monture, comme le conducteur avec la MX5. Ce concept idéalement adapté au concept de la mobilité du « dernier kilomètre » verrait aujourd’hui son moteur thermique remplacé par un moteur électrique et une batterie !

1993 : le taxi minimaliste
Mazda est sans doute le constructeur automobile japonais chez qui l’importance du design et une certaine continuité de style tiennent une grande place. En 1993, Mazda participe à la création d’un projet émanant du London Royal College of Art. Deux passagers peuvent prendre leurs aises à l’arrière pour de courtes distances, derrière le chauffeur en position centrale à l’avant. Il s’agit d’un concept de taxi adapté à des villes où l’espace est réduit… une problématique très connue au Japon. Les constructeurs nationaux offrent d’ailleurs tous des « Kei cars » de moins de 3,40 m de long. Minimaliste, ce taxi occupe peu d’espace. Proche du concept T25 de Gordon Murray, sorti en 2010, ou encore être considéré comme l’inspirateur des Renault Twizzy et autres Citroën Ami actuelles. (Texte: Dimitri Urbain)
