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La Renault 5 : 50 ans et toujours aussi rafraîchissante !

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Un peu comme FIAT, Renault est marqué par ses petites voitures « à vivre » : de la 4 CV à la Clio en passant par la R4 et, bien entendu, la R5 dont cette année marque le demi-siècle. Espiègle, innovante, populaire, utilitaire, familiale, sportive ou chic, elle a endossé un nombre incalculable de costumes, toujours avec le même bonheur. Telle le phénix, elle va bientôt revenir… en électrique !

Signé Michel Boué, le dessin de la R5 est simple et original mais ne heurte pas la clientèle. Au début des années 70, elle s’impose comme citadine et souvent aussi comme seconde voiture. Ses innovations sont légion, des boucliers à l’utilisation de boutons poussoirs et encoches comme poignées de portes ou encore sa planche de bord minimaliste et ergonomique.

Minimaliste, innovante…

Le projet 122, la future R5, est à l’étude dès 1967. Son style général, signé Michel Boué, est figé deux ans plus tard. Entré au style Renault fin des années 50, c’est son premier projet validé. Simples, voire minimalistes, les lignes sont élégantes. Les surfaces vitrées importantes sont un gage de luminosité intérieure. Grande nouveauté, elle reçoit des boucliers en matériau stratifié plutôt que des pare- chocs. Son «visage» est souriant et bienveillant. Gaston Juchet, patron du style Renault de l’époque en dit ″c’est une sorte de galets sans arêtes vives, sans calandre, avec les phares et feux noyés dans le volume.″ Elle allait être la première voiture française à transcender les normes liant le statut social à la taille de la voiture, une véritable révolution ! Autre nouveauté de taille : le peu de temps passé entre les premières esquisses et la mise en production de la R5 : deux ans seulement pour figer le projet puis trois ans pour le mettre en production et le commercialiser. C’est grâce, déjà, à l’aide de l’informatique. Elle ouvre aussi l’ère des robots en production, avec un soudage automatisé.

Au fil du temps, des versions sportives voient le jour, badgées Alpine ou… Gordini en Grande-Bretagne ! Parée d’un filet rouge, elle est bien dans la lignée des sportives Renault, une tradition inaugurée avec la 4CV 1063 et qui perdure.

… et polyvalente !

Lors de sa présentation, en 1972, la R5 est une solution de mobilité polyvalente, à la fois urbaine et routière, compacte mais habitable, avec de nombreux aspects pratiques. Elle innove par différents aspects comme l’absence de poignées de portes extérieures. Une encoche est ménagée dans l’embouti d’aile arrière afin de pouvoir passer la main et le barillet est le seul élément visible à l’extérieur. Ce n’est qu’en 1980, avec la sortie de la version 5 portes, que des poignées classiques sont adoptées. Celles-ci proviennent de la version à coffre spécifique au marché espagnol, la 7 ou Siete. A l’intérieur, l’ergonomie rejoint le minimalisme avec un module d’instruments et de commandes centré devant le conducteur. Afin d’améliorer la sécurité passive, la planche de bord est moussée et dépourvue d’aspérités. Elle dégage beaucoup d’espace à l’intérieur. Cette partie plutôt noire contraste avec les teintes brillantes choisies pour les sièges, recouverts de matière plastique. D’ailleurs, les sièges orange de certaines rames de métro bruxellois y font furieusement encore penser ! La R5 utilise une troisième porte arrière ou hayon. Apparu chez Renault en 1961, sur la R4 ; il est aussi utilisé sur la R16 de 1965. Un élément que toute la concurrence va bientôt suivre et adopter en masse.

Dans les années 80, Renault utilise le turbo sur toute la gamme, en essence et en diesel. Ici, la Supercinq GT turbo est en version 120 ch… de quoi caracoler en tête de la catégorie des bombinettes alors très en vogue.

Calandre et pare- chocs avant : des évolutions majeures

Depuis les débuts de l’automobile, au-delà de sa fonction première, le refroidissement du moteur situé  derrière elle, la calandre a toujours été représentative d’une marque et de son identité visuelle. Avec la R5, Renault la réduit à une simple bande de plastique noir joignant les phares et les ailes, juste au-dessus du pare- chocs. Désormais, les véhicules électriques peuvent s’en passer complètement et elle est en voie de disparition. Les entrées d’air se sont réduites et leur positionnement est optimisé afin que les flux d’air puissent refroidir les batteries, par exemple. C’est également tout bénéfice pour les performances aérodynamiques. Quant au bouclier avant, il abandonne le métal et le chrome, difficiles à remettre en état, pour des matériaux synthétiques plus faciles à mettre en forme et à réparer. Depuis la sortie de la R5, le pare-chocs avant est également devenu un élément essentiel de la protection des piétons. Outre des entrées d’air, il accueille également toute une série de capteurs et autres radars ou lidars. Aujourd’hui, il est devenu multifonctions et sa mise en production peut être assez coûteuse.

La 5 électrique fait clairement référence à son ancêtre et en reprend de nombreux éléments stylistiques, la rendant reconnaissable entre mille. Alors que les électriques sont souvent peu avenantes, ici, c’est indéniablement séduisant ! La couleur jaune est également emblématique de la marque.

Telle le phénix…

Renault est bien connu pour démocratiser la propulsion électrique, avec la Zoé ou encore la Dacia Spring. Néanmoins, ces modèles sont loin de représenter le gros des ventes de la marque. Afin de montrer son savoir-faire et, pourquoi pas, convaincre des amateurs peu enclins à passer à l’électrique, Renault a décidé d’évoquer des modèles emblématiques comme la R4 et surtout la R5 au travers de nouveaux modèles à propulsion électrique. Présentée comme prototype en janvier 2021, elle inaugurera une nouvelle plateforme dérivée de celle des Clio et Captur : la CMF/B deviendra CMF/B EV en passant à une propulsion électrique dès l’an prochain. Les composants non électriques seront partagés entre les deux, ce qui permettra de réduire le coût de production et en faire une voiture plus abordable, 33% moins cher que la Zoé actuelle. L’évocation de la R4, la 4ever sera également basée sur les mêmes éléments. La « nouvelle R5 » électrique sera assemblée sur le site de Douai, dans le Nord. Avec les usines de Maubeuge et Ruitz, cette dernière compose le pôle industriel ElectriCity. Une fois la vitesse de croisière atteinte, la marque table sur une production de l’ordre de 400.000 unités par an. Par rapport à une Zoé, les coûts de production de la future R5 seront inférieurs de 33% et elle partagera sa technique avec la prochaine 4ever. Renault envisage même une production de 3 millions de véhicules par an d’ici 2025. Le moteur électrique de 100 kW ou 136 ch est placé à l’avant et entraine le seul essieu antérieur. L’autonomie devrait avoisiner les 400 km avec des batteries d’Envision-AESC.

Ailes arrière, feux, fausses prises d’air… les éléments repris de la R5 originelle et de ses dérivés comme la Turbo 1 sont nombreux.

Le passé revisité

Un des éléments majeurs du design de la nouvelle 5 électrique : ses phares. Evoquant ceux de la 5 d’il y a 50 ans, ils sont pourtant très différents mais son regard est reconnaissable d’emblée. Autre élément unique et évocateur, le liseré rouge inspiré de la 5 turbo, sur les montants de pare- brise et le bord du pavillon, tout comme les ailes arrières, les feux et les extractions d’air factices. La fausse prise d’air décentrée sur le capot abrite en fait la trappe de la prise de recharge. A l’intérieur, le pavillon est recouvert de tissus et évoque la version automatique sortie en 1978. La 5 électrique sera une cinq portes, ses poignées avant sont affleurantes tandis que les arrières sont intégrées à la carrosserie et pas directement identifiables. Autre détail, en clin d’œil à Alpine, les drapeaux français apposés sur les rétroviseurs, indiquent fièrement quel est son pays d’origine. Et dans l’esprit des versions sportives badgées Alpine des années 70 et 80, il se pourrait que la 5 électrique se mue rapidement en version un peu plus sportive… mais, à l’heure actuelle, rien n’est encore officiel. Rêvons un peu, après l’ère des GT Turbo, des Clio Williams et autres RS, pourquoi pas une 5 électrique avec un châssis hyper performant et un comportement sportif digne d’éloges ? De quoi boucler la boucle, en quelque sorte et convaincre les amateurs que les petites sportives chez Renault, ce n’est pas terminé !

Sous cet angle, la filiation avec la R5 est patente. Serait-ce la bonne tactique pour séduire une clientèle par ailleurs très frileuse quant au passage à l’électrique ? Outre le design avenant, Renault mise également sur une autonomie d’environ 400 km et des tarifs qui seront « raisonnables ».
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