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Rencontre avec Stéphane Lefebvre, favori du Rally Haspengouw par Bernard Verstraete

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Ce week-end, le Rally Haspengouw frappera les trois coups du Championnat de Belgique des Rallyes, avec un déménagement du centre du rallye de Landen vers Saint-Trond, sur l’ancien aérodrome militaire de Brustem.

Si le nombre de participants sera en légère régression, la qualité du plateau sera remarquable avec notamment treize voitures ‘Rally2’ de pointe, une DS3 WRC pour Kris Princen, trois Porsche 911 GT3 aux mains de Glenn Janssens, Henri Schmelcher et Tuur Vanden Abeele, et un palpitant duel en perspective pour la victoire en Historic entre les BMW E30 M3 de Patrick Snijers et Bjorn Syx (qui sait comment la faire aller…).

Quatre marques seront en lice pour la victoire absolue: Citroën, Ford, Skoda et VW. L’attraction de l’épreuve sera constituée par les débuts en rallye de Jos Verstappen, (le père de Max pour les jeunes), ancien pilote de F1 qui sera secondé par mon ami Kris Botson sur une Citroën C3 Rally2 de chez DG Sport. S’il serait étonnant que le Néerlandais se mêle à la lutte en tête, les valeurs sures que sont Adrian Fernémont (double champion en titre), Ghislain de Mevius, Gino Bux et Xavier Boucle (tous sur Skoda Fabia), ainsi que le Franco-Belge William Wagner (VW Polo), devront sortir le grand jeu s’ils veulent battre le Français Stéphane Lefebvre.

Ce midi, Stellantis Belux nous a invités à Bruxelles pour annoncer que le sympathique Nordiste, vainqueur à trois reprises du Rallye du Condroz, disputera 8 manches du Championnat de Belgique pour viser le titre national en plus de celui en WRC2 au niveau mondial.

Ancien pilote officiel Citroën en Mondial, Stéphane revient de loin…

« Il est vrai que quand Citroën a stoppé son implication officielle en WRC fin 2018, alors que je bénéficiais depuis quelques années de beaux programmes internationaux après mes titres de Champion Junior en WRC et en ERC, et mon sacre en WRC3 en 2014, je me suis posé des questions, » nous confiait-il lors de l’agréable déjeuner qui suivait la présentation sous la structure remarquablement rénovée de Tour et Taxis. « Si je n’avais pas accepté de relever le défi dans la Coupe Corsa en France, je ne serais sans doute pas ici aujourd’hui. L’an dernier, j’ai profité d’un programme extraordinaire. Je n’avais jamais autant roulé sur une année. Même si j’aurais aimé remporter plus que 4 victoires au volant de la Citroën C3 Rally2, tout ça m’a bien servi. »

Un des facteurs ayant joué en sa faveur est le fait que Stéphane a pu développer une fructueuse collaboration avec DG Sport Compétition.

« L’équipe a été chargée du développement de la C3 Rally2. J’ai participé à ce développement depuis le début. La base de la voiture est totalement différente par rapport à celle de la Peugeot 208 T16 et de la DS3 R5. Au début, elle était un peu brutale, parfois vicieuse. Nous avons fait en sorte qu’elle devienne plus facile à conduite. L’année dernière, nous avons énormément progressé en ce sens. Au Rallye du Condroz, la C3 était parfaite. Au Rallye Monte-Carlo, le mois dernier, je dominais aussi la catégorie WRC2 avant d’abandonner le samedi matin. Aujourd’hui, je dispose d’une voiture comme je n’en ai jamais eu précédemment. »

De là à faire de lui l’homme à battre dans les environs de Saint-Trond ce week-end, il n’y a qu’un pas…

« C’est vite dit. Mais il ne faut déjà pas oublier que je vais découvrir l’épreuve et son parcours. Je compte sur mon équipier Xavier Portier pour m’aider à repérer les pièges de ce tracé apparemment très rapide. Ce sera mon handicap tout au long de la saison en Belgique. Je vais découvrir pratiquement toutes les épreuves. Je connais le Condroz et Ypres, auquel j’ai participé trois fois. Maintenant qu’on en parle, je me souviens que j’ai pris une fois le départ du Rallye de Wallonie, avec Pieter Tsjoen. Mais nous n’avons fait que 2 ou 3 spéciales. Le reste sera tout nouveau pour moi. De plus, le niveau du rallye belge est très élevé. Les débats sont très serrés. Je pense que si on additionne les écarts que nous avons faits au total des trois rallyes du Condroz que nous avons gagné, on n’arrivera pas à une minute. Je ne pars donc pas gagnant d’avance. »

En principe, on aura rapidement une indication sur les chances de victoire de Lefebvre car il n’est pas question pour lui de s’accorder une boucle pour prendre ses repères…

« Non, si tu laisses aux autres le temps de le faire, ils sont ensuite plus rapides. Il faut attaquer d’emblée pour essayer de prendre directement l’avantage. »

Quant au fait que Jos Verstappen va un peu lui voler la vedette auprès d’un certain public, cela ne dérange pas Stéphane.

« C’est une très bonne chose qu’un ancien pilote de F1 soit ainsi de la partie. Il va attirer un autre public et d’autres media. C’est tout bénéfice pour le rallye. Et ceux qui se moquent de lui en pensant qu’il va rapidement sortir de la route pourraient être surpris. Il est en tout cas très performant. Nous avons fait une séance d’essais ensemble récemment. Si nous avons été impressionnés par sa vitesse dès son premier run, ce n’était encore rien par rapport à la suite car, à la fin, il n’était qu’à une seconde de moi sur une base de plus de 3 km. »

Même si d’aucuns regrettent que Citroën Belux confie (pour une question de budget, tout simplement) son programme à un pilote étranger, on ne peut que se réjouir de la perspective de voir ce sympathique et talentueux pilote sur la plupart des rallyes belges cette année. (Texte et photos: Bernard Verstraete)

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