La troisième génération de Mini produite sous l’ère BMW propose, aux côtés des 3 portes, cabriolet, Clubman et Countryman, une version 5 portes se voulant polyvalente. Nous l’avons testée pour vous, en motorisation essence 136 ch et boîte automatique 6 rapports. La Mini c’est un peu comme l’enfant terrible de la famille, à qui on permet de s’amuser, dans des limites raisonnables, certes, en sachant que sa bonne éducation fera le reste…

Premium en miniature
Dans un segment de marché bien encombré, la Mini tire son épingle du jeu en se posant un peu comme une BMW… face à sa rivale Audi A1, par exemple. Cependant, à force de grandir, la Mini fait finalement de plus en plus figure d’entrée de gamme BMW par sa taille. La troisième génération, baptisée F56, est sortie en 2014. Retouché esthétiquement en 2018, le modèle utilise la plateforme UKL1 et a encore évolué largement, depuis le début de cette année.

Histoire de fêter 20 ans de Mini by BMW et de patienter jusqu’à l’arrivée de la prochaine génération. Désormais, la Mini reçoit une nouvelle calandre encore plus imposante, avec une bande couleur carrosserie qui la traverse horizontalement, un nouvel encadrement noir et des prises d’air en lieu et places des phares antibrouillard qui se trouvaient à l’avant. L’ensemble est censé rappeler la calandre de la Mini originelle et ses formes particulières. Nous, on aimait mieux la bouille qu’elle avait avant mais il faut bien s’adapter et suivre une concurrence qui ne se repose pas sur ses lauriers.

La Mini présente donc désormais un côté caricatural encore renforcé par les énormes rétroviseurs! L’heure est au noir plutôt qu’au chrome, des cerclages de phares à toute une série de finitions. A l’intérieur, un nouvel écran central tactile de 8,8’’ trône au centre de la planche de bord. Equipée du désormais connu trois cylindres de 1.500 cm3, la Mini dispose, sous cette forme, de 136 ch entre 4.400 et 6.000 tr/ min avec un couple de 220 Nm entre 1250 et 4300 tr/ min, gage de souplesse. L’ensemble s’avère homogène et représente un bon compromis pour une voiture qui pèse un peu plus de 1.200 kg.

Côté tarifs, la Mini 5 portes débute à 20.500 € mais peut rapidement coûter très cher si on se laisse aller au jeu des options. Notre Cooper, elle, est affichée à 24.350 € en version de base. La boîte Steptronic à double embrayage est facturée 1.890 € et ne pénalise ni les accélérations ( 0 à 100 en 8,3 secondes), ni la vitesse de pointe (207 km/h), ni les émissions de CO2. Elle s’avère néanmoins largement un cran en-dessous de la ZF automatique 8 rapports de la marque à l’étoile, comme nous le verrons plus loin. La finition « Mini Yours », c’est un peu comme si c’était le pendant de la finition BMW « Individual » chez Mini. Elle ajoute 5.600 € au prix de base, soit quasiment la même chose que la finition JCW, à 200 € près mais elle se veut plus luxueuse que cette dernière. Elle inclut la peinture métallisée (Island Blue pour notre modèle d’essai), les jantes en alliage bicolores en 18’’ et les pneus run flat. Le toit multitons est, lui, facturé 510€.

L’intérieur est tendu de cuir noir, tout comme le volant. Les options figurant sur la voiture d’essai comprennent le « Pack Confort Plus » avec volant chauffant, accès sans clef, l’accoudoir avant, les rétros électriques rabattables, les sièges et le volant chauffants ou encore le climatiseur automatique. Le « Pack Driving Assistant » y ajoute la caméra et le radar de recul et le régulateur de vitesse. En outre, notre voiture d’essai est équipée de la « Connected Navigation » avec info traffic en temps réel, écran multifonctions et l’intégration du smartphone. Ajoutez-y les vitres arrière surteintées et voilà une Mini qui coûte la bagatelle de 36.975 € TVAC.

J’aime bien
La version 5 portes est une vraie Mini, un engin plutôt fun! Le moteur est bien adapté à l’engin et largement suffisant au quotidien. Sur petite route, en mode « sport », elle enfile les virages d’un coup de volant, tout comme les ronds-points, c’est une voiture aussi joueuse que sécurisante. Son gabarit permet aussi de se faufiler facilement en ville. Entre sa direction directe et précise et ses suspensions à la fois fermes mais confortables, le châssis est une vraie réussite. L’ambiance intérieure a une touche de classe qui fait inévitablement penser à une BMW en réduction, et pour cause…

J’aime moins
Sur notre version d’essai, l’intérieur était noir, noir, noir… certes, c’est d’un entretien plus facile mais lorsque je suis monté dedans pour la première fois j’ai éprouvé un sentiment de claustrophobie, certainement renforcé par la garniture de pavillon anthracite et les vitres surteintées à l’arrière. Nul doute qu’un toit ouvrant aurait grandement amélioré les choses. Si la Mini se veut « premium », quelques éléments de finition sont à revoir: boulons de fixation des garnitures de montants de portières bien visibles ou la tôle apparente à l’intérieur, les poignées à tirer (et très mal placées) pour régler l’inclinaison des dossiers des sièges avant ou encore l’absence de réglage en hauteur des ceintures de sécurité à l’avant… c’est pourtant quelque chose qui ne doit pas coûter très cher et peut être commun à toute une gamme, non ?

Bien vu…
Le volant sport est à jante épaisse, facile à prendre en main, faisant inévitablement penser à une BMW. Il n’est pas constellé de boutons, le régulateur de vitesse est à gauche, les réglages du système multimédia à droite. De plus, le combiné d’instruments bouge avec le volant, ce qui donne toujours une position optimale pour la vision. Un élément tout simple que nombre de constructeurs pourraient adopter! La Mini c’est aussi une multitude de clins d’œil à ses origines insulaires, comme les feux arrière rappelant l’Union Jack, le drapeau du Royaume-Uni…

Pourquoi je l’achète
Pour l’expérience de conduite, très « Mini » et ses côtés « British » un peu décalés. Même en version 5 portes, elle reste un kart! Dans une catégorie plutôt aseptisée, la Mini tire son épingle du jeu en étant tout à la fois différente, sportive, fun et rassurante dans son comportement. La finition est globalement de bon aloi et nul doute que la fiabilité soit au rendez-vous, tout comme les coûts d’entretien raisonnables, merci à l’ADN BMW.

Pourquoi je ne l’achète pas
La boîte automatique! Parfois imprévisible et hésitante, souvent lente, elle laisse un goût de trop peu et ne semble pas à la hauteur des qualités du moteur et, surtout, du châssis. Avec 7,4 l/ 100 de moyenne sur l’ensemble de notre essai, on ne peut pas dire qu’elle soit particulièrement frugale, son côté fun aidant et incitant à s’amuser… il faut vraiment un œuf sous la pédale pour atteindre les 6,2 « officiels ». Les émissions de CO2 sont comprises entre 125 et 140 gr/ km, gage de taxe raisonnable en Wallonie. L’attaque de la pédale de frein est plutôt légère et exige d’appuyer plus fort afin de ralentir voire stopper la voiture et demande une certaine accoutumance, sous peine d’être surpris! L’insonorisation pourrait également être meilleure, ce qui renforcerait encore son côté « premium ».

En conclusion la Mini permet de s’offrir un petit grain de folie tout en restant raisonnable et en se rassurant soi-même. L’ultime évolution lui permet d’atteindre une certaine maturité dans tous les domaines, tout en se posant comme l’une des plus agréables à conduire du segment. (Texte : Dimitri URBAIN, photos : Pierre FONTIGNIES)
