Lotus a profité du Festival of Speed de Goodwood, pour présenter l’Emira en version quasiment définitive. Commercialisée aux alentours des 65.000 €, elle est positionnée en concurrente de la Porsche Cayman. Sa commercialisation interviendra dès le printemps prochain. L’Emira est la première Lotus produite dans le cadre du plan « Vision 80 », destiné à développer la marque à l’horizon 2028, pour son quatre- vingtième anniversaire.
Fin d’une époque…
L’Emira est la dernière Lotus à moteur thermique et ne dispose d’aucun dispositif d’hybridation. Après l’Evija 100% électrique, c’est la seconde production de la marque depuis la prise de contrôle par Geely. Le groupe Chinois ne s’est pas contenté de financer l’étude de deux nouvelles voitures (L’Evija et l’Emira) mais a également investi dans de nouvelles capacités de production et des équipements visant à améliorer la qualité des voitures produites à Hethel. Dans un avenir proche, Lotus envisage la production de SUVs électriques (dans une nouvelle usine située à Wuhan, en Chine) ainsi que celle d’une nouvelle sportive électrique, en partenariat avec Alpine.
Une vraie Lotus
L’Emira repose sur la nouvelle « Sports Car Architecture » de Lotus. Celle-ci fait toujours appel à l’aluminium pour le châssis, extrudé et collé, spécialité de Lotus depuis la sortie de l’Elise en… 1996. Ces techniques ont permis à la marque de développer un châssis très rigide et offrant un comportement de haut niveau, à moindre coût. Celui de l’Emira sort d’une nouvelle usine située à Norwich, dénommée « Lotus Advanced Structures ». Il est ensuite transporté à quelques km de là, à Hethel, pour le montage et la peinture, désormais en partie automatisés. Un nouvel atelier de 12.000 m2 y est consacré. Ce bâtiment est resté non terminé pendant plus de dix ans… après les promesses de l’époque Bahar. En 2010, l’ancien PDG de Lotus, envisageait de sortir une toute nouvelle gamme en quelques années mais aucun projet ne s’est finalement matérialisé, faute de moyens.
Depuis la reprise par Geely, l’investissement dans de nouvelles capacités de production a atteint les 100 millions de Livres Sterling. L’objectif de Lotus est de maintenir un cachet « fait main » à ses voitures, tout en améliorant la qualité et en assurant un niveau beaucoup plus constant d’une voiture à l’autre. L’Emira mesure 4, 41 m de long pour 1,98 m de large et 1,22 m de haut, avec un empattement de 2,57 m, soit, à peu de choses près, les dimensions de l’Evora. Les voies sont plus larges et les roues sont désormais plus grandes, en 19 et 20’’. La stabilité s’en trouve améliorée, selon Lotus, tout comme la tenue de route, avec un centre de gravité positionné très bas. De poids quasiment égal avec l’Evora, elle pèse 1405 kg et a subi une véritable cure d’amaigrissement afin de compenser le poids des nouvelles technologies embarquées.
Esthétique de supercar
Esthétiquement, l’Emira est inspirée de l’Evija et de supercars comme les McLaren : collée au sol, assez large de carrure et avec des entrées d’air de grande taille, des portes- à- faux réduits et des ailes arrière plutôt volumineuses, ses proportions sont équilibrées et très dynamiques. Ce dessin réussi est signé Russell Carr, le patron du design Lotus. Pas d’éléments mobiles pour améliorer son aérodynamique mais, selon Lotus, « un équilibre entre les effets de l’air sur l’avant et l’arrière qui garantit une tenue de route parfaite en virage abordé à vitesse très élevée tout en offrant une conduite sûre et précise en toutes circonstances ».
Châssis de haut vol
Le châssis utilise une double triangulation à l’avant et à l’arrière, avec deux configurations disponibles en matière de suspensions : de série, la version « Tour » est plus confortable tandis que la version « Sport » sera plus dure et donnera accès à un « Driver pack », en option, avec launch control et des pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 en lieu et place des Good Year Eagle F1 Supersport de l’autre version. Dans les deux cas, la direction est à assistance hydraulique et non électrique, un fait suffisamment rare que pour être souligné. Le freinage est bien évidemment à disques sur les quatre roues, avec ABS.
Moteur AMG
L’implantation de la mécanique est toujours transversale, à l’arrière. Dès le printemps prochain, les premières voitures, baptisées « Launch Edition », sortiront toujours équipées du V6 3,5 l Toyota à compresseur et associé à une boîte manuelle ou automatique. Quelques mois plus tard, en été, l’Emira pourra bénéficier du montage d’un moteur 4 cylindres, 2 litres de chez AMG. Il s’agit des moteurs de la Classe A (A35-A45). Geely possède une participation au capital de Daimler, qui contrôle AMG, ce qui a facilité la mise en place d’un partenariat technique entre les deux petits constructeurs. Le quatre cylindres AMG recevra une gestion moteur, une admission d’air et un échappement spécifiques. Cette motorisation ne sera disponible qu’avec une boîte 8 vitesses à double embrayage. Aucune version à traction intégrale n’est prévue. Lotus n’a pas annoncé de chiffres de performances pour le moment, simplement que différents niveaux de puissances, compris entre 350 et 400 ch seraient disponibles. Le 0 à 100 km/h devrait être couvert en moins de 4,5 secondes et la vitesse maximale de l’ordre 290km/h. L’ensemble de la gamme devrait se situer sous la barre des 180 gr CO2/km.
Equipements à la page et usage quotidien facilité
Comparée aux Lotus actuelles (Elise, Exige et Evora), l’Emira est conçue pour être plus facile à utiliser au quotidien. Il sera beaucoup plus facile d’y entrer et d’en sortir ! L’espace intérieur est même plus important que dans l’Evora. Les matériaux utilisés à l’intérieur sont beaucoup plus qualitatifs et toute une série d’espaces de rangement y sont ménagés, outre les classiques bacs de portières et les porte-gobelets centraux. L’espace situé derrière les sièges offre une contenance de plus de 200 litres tandis qu’un coffre situé à l’arrière du moteur offre encore 150 litres. En outre, elle bénéfice d’équipements beaucoup plus avancés. Citons l’éclairage LED intégral ou encore le démarrage sans clef, le régulateur de vitesse adaptatif, le système anti- collision, la détection d’obstacles à l’arrière, l’assistance au changement de voie, le détecteur de pluie, des rétroviseurs rabattables électriquement, un radar de recul (en série à l’arrière et en option à l’avant). Au tableau de bord, nous trouvons deux écrans : le premier mesure 12,3’’ et est placé juste devant le conducteur, tandis que l’écran central 10,25’’ accueille un système multimédia compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Il commande également un système audio KEF à 10 enceintes !
Outre le volant multifonctions, les sièges électriques sont de série. Des sièges sport à douze possibilités de réglage figureront sur la liste des options. Le montage de ces équipements est rendu possible par l’adoption d’une nouvelle architecture électrique-électronique empruntée à Geely et adaptée par Lotus. Néanmoins, malgré toute cette débauche d’équipements au goût du jour, des petites touches classiques de la marque sont bien conservées, comme la tringlerie de commande de la boîte de vitesses toujours exposée à l’intérieur, sur les versions à boîte manuelle. Lotus insiste sur le fait que toute cette technologie n’est pas un frein aux performances ni au plaisir de conduire. Elles devraient néanmoins permettre de toucher une nouvelle clientèle, plus sensible à la technologie que les amateurs de conduite sportive pure et dure. La marque envisage une production de l’ordre de 4800 Emiras par an, un changement de taille par rapport à la production actuelle qui tourne aux environs des 1500 exemplaires.