Nouveauté : Lotus Emira : clap de fin et d’ouverture !

Créé en 1948 par Colin Chapman, Lotus a traversé les époques, les modes, les difficultés financières récurrentes, les partenariats, les prises de contrôle, sans jamais s’éloigner de la vision de son fondateur : « light is right », « léger c’est parfait ». Désormais partie intégrante du groupe Geely, et d’Etika Automotive (un groupe Malais), Lotus a de grandes ambitions pour l’avenir… si nous pouvons prendre Volvo en référence, autre membre du groupe, une certaine sérénité peut être de mise. La « Vision 80 » du Groupe Lotus est bien sur les rails et les choses avancent pour 2028, prochain anniversaire important de la marque.

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Fidèle à la tradition maison, la nouvelle venue reçoit un patronyme commençant par « E »… A ce jour, le mystère reste entier sur ce choix de Colin Chapman mais tous ses successeurs l’ont toujours respecté scrupuleusement ! Emira est un mot venant d’une langue orientale ancienne signifiant « chef » ou « commandeur »…

Après l’Evija, l’Emira

Lotus poursuit sa marche vers l’électrification de ses futurs modèles comme prévu. Cependant, après l’arrêt de la gamme actuelle des Elise- Exige et Evora, un tout dernier modèle équipé d’un moteur thermique portera l’emblème de la marque : l’Emira ! Son nom signifie « chef » ou « commandeur »… A l’interne, c’est la « Type 131 », le 131ème projet du constructeur, quand même… Elle abandonne le traditionnel châssis de ses ancêtres pour une nouvelle plateforme, toujours en aluminium, baptisée « Elemental ». Elle est toujours composée d’éléments extrudés, assemblés par collage et rivetage mais les dimensions sont différentes de celles de l’ancien châssis. Des investissements conséquents ont été consentis pour ce nouveau projet. Une toute nouvelle usine, située à Norwich, va regrouper les activités de deux sites et alimenter l’usine d’Hethel, siège de Lotus depuis plus de 50 ans. Les travaux n’y sont d’ailleurs pas encore terminés, la ligne de peinture, automatisée, est en cours de montage. Une robotisation plus importante de l’assemblage, notamment des opérations de collage, devrait se traduire par une plus grande qualité de finition, jusqu’à présent jamais un point fort de Lotus.

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A l’avant, la fluidité est au programme, tout comme la forme typique de l’ouverture sous le pare-chocs, un classique depuis l’Elite de 1957.

La présentation officielle se fera le 6 juillet prochain et elle sera également la vedette du Festival of Speed de Goodwood, quelques jours plus tard. Les premières livraisons n’interviendront pas avant début 2022. La « Vision 80 » reprend les valeurs traditionnelles de Lotus en y ajoutant « une technologie intelligente » et de la « durabilité »…  A l’image de nombreux autres constructeurs de voitures de sport, Lotus estime qu’environ 75% de sa production totale a survécu ! Voilà qui devrait parler à nombre d’écologistes toujours prompts à tirer à boulets rouge sur la voiture, et encore plus si elle est sportive ! A l’avenir, Lotus veut conserver son approche innovante, ses conceptions légères ainsi que ses qualités uniques de tenue de route et de comportement, malgré l’électrification de l’ensemble de sa future gamme.

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Une nouvelle signature pour Lotus, afin d’aborder avec succès le virage de ses 80 ans d’avant-garde et de légèreté.

Dernière Lotus à moteur thermique…

L’Emira représente la fin d’une époque, celle des moteurs thermiques, et ouvre la voie à celle des motorisations électriques. Contrairement à certaines rumeurs, l’Emira ne sera pas hybride car… cette technologie alourdit les véhicules, les rend plus chers et plus complexes, ce qui n’est pas du tout en phase avec l’image de Lotus. Elle devra non seulement permettre à la marque de conserver sa clientèle mais également de la développer, aux côtés de l’Evija, qui coûte plus de 2 millions d’€ et dont seulement 130 exemplaires seront assemblés. L’Emira devrait être équipée d’un moteur quatre cylindres 2 litres turbo ou du Toyota V6 à compresseur bien connu, en position centrale.

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Des déhanchements bien prononcés sur les ailes et passages de roues donnent un côté félin prêt à bondir à l’Emira…

Pour le moment, aucun détail n’a filtré concernant l’origine du 4 cylindres si ce n’est qu’il vient de chez « un grand constructeur » et qu’il bénéficiera d’une gestion spécifique adaptée pour Lotus. Plus léger que le V6, ce moteur devrait grimper dans les tours très facilement et être le gage d’un poids contenu, donc de performances dignes de la marque ! A l’heure actuelle, des prototypes (basés sur l’Evora) sont en phase d’essai afin de valider les choix techniques. Ce qui donne une indication sur la longueur et les proportions de la voiture… Par ailleurs, Lotus admet avoir mis l’accent sur l’intérieur et surtout son accessibilité, ce qui n’a jamais été un point fort des Elise, surtout avec la capote en place ! Néanmoins, l’Emira sera toujours une deux places mais avec plus d’espace, ainsi qu’une qualité intérieure « jamais vue » chez Lotus et des équipements « de confort » genre climatisation ou plateforme d’infotainement dignes de chez Porsche y seront montés. L’idée est de conserver les qualités dynamiques des modèles précédents mais en facilitant l’usage régulier, voire quotidien, de la voiture.

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Lotus poursuit la mise au point de l’hypercar Evija, le Type 130, affiché à plus de 2 millions d’€ !

Esthétique très Lotus

Signée Russell Carr, directeur du design Lotus, la nouvelle Emira sera sans doute esthétiquement proche de l’Evija. L’habitacle devrait être implanté entre des passages de roues bien marqués, avec des épaulements très musclés, donnant une forte présence visuelle à la voiture. Un peu comme un chat prêt à bondir sur une proie. L’aérodynamique devrait être soignée, gage de bonnes valeurs de portance, pour négocier les virages, et d’accélérations de haut niveau. Comme le montrent les images dévoilées par Lotus, une grande fluidité de lignes devrait être la signature de l’Emira.

Positionnement stratégique

Lotus positionnera l’Emira entre le Cayman et la 911, avec la version quatre cylindres proche des tarifs du Cayman tandis que la version V6 devrait être placée un peu en-dessous de la 911 la moins chère. Le fait d’être dans un groupe comme Geely joue ici à plein, permettant à Lotus de bénéficier d’économies d’échelle comme jamais auparavant. Fini d’aller faire son marché chez Opel pour les colonnes de direction ou chez Peugeot pour des boutons intérieurs. L’objectif de la marque est de produire environ 5.000 Emira par an, jusqu’à la fin de la décennie. Nombre d’éléments cachés seront partagés avec d’autres véhicules du groupe, tout comme l’architecture électrique. Dans la foulée, Lotus poursuit le développement de son réseau à l’international, annonce une nouvelle décoration pour les salles d’exposition ainsi qu’une nouvelle stratégie centrée sur la vente en ligne.

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Ce document reprend l’ensemble des plateformes sur lesquelles Lotus Engineering travaille actuellement : Evija, Emira, SUV et E Sports en collaboration avec Alpine.

Hethel passe à l’électrique et développe de nouvelles architectures

Lotus c’est aussi, à l’image de Porsche et d’autres constructeurs, un consultant dans le monde de l’automobile. Aux côtés de l’Evija (et de sa plateforme Hypercar), et de celle de l’Emira (plateforme Elemental), Lotus Engineering étudie actuellement une nouvelle architecture destinée à un SUV (plateforme Evolution) ainsi qu’à une voiture de sport, en collaboration avec Alpine (plateforme E Sports). Cette dernière ne devrait pas être plus lourde que celle de l’Emira. Le SUV devrait être produit en Chine, dans une usine Geely située à Wuhan et, à l’image de ce que sont Cayenne et Macan chez Porsche, devenir une vache à lait pour la marque et lui permettre de financer de futures voitures de sport… électriques. (Texte: Dimitri Urbain)

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