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Essai: Mercedes E200d: repère immuable

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Le monde n’a jamais évolué aussi rapidement. Tout change autour de nous à une vitesse stratosphérique et l’on nous fait croire que ce qui ne bouge pas meurt. Nos habitudes sont sans cesse bouleversées, il est bien difficile de garder des ancrages pour ne pas sombrer dans ce flot continu de mouvement. Heureusement, certains repères semblent immuables. A l’image de la Mercedes Classe E qui évolue, pour son restylage de mi-carrière, mais sans trop secouer le cocotier.   

Extérieurement, la face avant évolue légèrement avec un bouclier et des optiques redessinés autour d’une calandre s’évasant désormais vers le bas. A l’arrière, la berline opte pour des feux plus élégants s’allongeant sur la malle. Une évolution en douceur suffisamment marquée pour que l’on puisse distinguer ce modèle 2021. Comme 70% du modèle précédent a été vendu avec la finition AMG, c’est celle-ci qui habillait la 200d prêtée par l’importateur durant une semaine. L’occasion pour nous de redécouvrir les bienfaits d’une mécanique classique lorsqu’il s’agit d’avaler des bornes sans craindre de trop consommer et ceci, quel que soit le rythme adopté.

J’aime bien

A l’intérieur, c’est d’abord le nouveau volant qui marque les esprits avec son moyeu central protubérant et ses touches capacitives. Cela demande un petit temps d’adaptation mais on finit par les utiliser assez souvent pour voyager au sein des nombreux affichages disponibles sur les deux grands écrans de 10,25 pouces ou sur la tablette de 12,3 pouces optionnelle. Un équipement électronique impressionnant qui a néanmoins révélé quelques couacs durant notre essai puisque l’écran central s’est mis en mode veille avec la radio toujours allumée sans que nous ne puissions plus accéder aux menus. Cela a duré quelques minutes avant de revenir à la normale. Toujours est-il que l’arrivée d’un système multimédia MBUX plus évolué (intégration de commandes gestuelles, optimisation des commandes vocales…) pendant que les systèmes d’aide à la conduite (semi-autonome niveau 2) et la communication entre véhicules progressent également.

Plutôt malin

Mais quoiqu’en pensent les férus de technologie, c’est toujours bien au volant et sur la route qu’une automobile s’apprécie. Et cette E200d ne fait pas exception à la règle. Cette version d’entrée de gamme Diesel fait désormais appel à un 1.6 4 cylindres de 160 ch pour 320 Nm de couple. Dans la plupart des circonstances, il se révèle parfaitement à la hauteur des attentes. Assez vif, plutôt sobre, il ne dédaigne pas les franches accélérations mais c’est à ces moments-là qu’on regrette un moteur un peu plus généreux. Sa boîte à 9 rapports participe plus que probablement à l’excellent bilan de la consommation et même si nous avons largement abusé de la position Sport pour profiter des conditions optimales lors d’un petit tour de Belgique par les nationales, on a pu tabler sur un 7,0/100 km de moyenne. On éprouve un réel bonheur à l’idée d’avaler les kilomètres sans se soucier de ravitailler ou de devoir lever le pied pour réduire sa consommation (allusion aux petits moteurs turbo/essence).

J’aime moins

Il manque légèrement de coffre ce petit moteur et pèche également par une sonorité trop marquée à froid pour le standing attendu de la part d’une Classe E mais ce qui nous a davantage ennuyé, c’est le compromis assez bizarre entre confort et sportivité. Il faut dore qu’avec ses roues de 20 pouces et sa suspension surbaissée optionnelle (Agility Control), la E200d essayée s’est toujours placée entre deux eaux avec un confort plutôt décevant à cause d’un amortissement raté et une sportivité mise à mal par le potentiel modeste de la mécanique sachant qu’une Classe E n’a jamais été destinée à chasser le chrono.

Pourquoi je l’achète

Avec sa technologie de pointe, la Mercedes E200d justifie totalement son tarif d’autant qu’elle s’accompagne d’une finition assez époustouflante et d’une ergonomie très réussie. La position de conduite est parfaite et la vie à bord est des plus agréables même si elle ne se situe pas à la hauteur de tous les SUV environnants. L’insonorisation est globalement impressionnante une fois que le Diesel est à température. Les modifications apportées aux lignes extérieures sont suffisantes pour que l’acheteur du modèle 2021 se sente suffisamment exclusif. Et même s’il coûte cher en confort, on est totalement fans du look AMG choisi par 70% des acheteurs. Enfin l’arrivée d’une nouvelle génération de E est un rite immuable qui nous permet de conserver certains repères dans un monde en perpétuel évolution et donc psychologiquement, la nouvelle Benz rassure les amateurs de tradition.

Pourquoi je ne l’achète pas

Comme toujours chez Mercedes, il faut mettre le prix pour accéder à un univers privilégié ou vendu comme tel. Mais on dit toujours qu’une fois la première acquise, les suivantes sont moins chères à l’achat puisque la mise importante de départ n’est jamais totalement perdue, haute valeur de reprise oblige. Notre exemplaire d’essai atteignait 76.303€! Son prix de départ est fixé à 50.699€. Face à ses concurrentes, elle est moins chère qu’une BMW 520d (53.200€) mais légèrement plus onéreuse que l’Audi A6 (50.420€). Bref, les trois teutonnes poursuivent leur lutte acharnée pour la place de meilleure berline du segment E dédié aux grandes routières.

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