On pourrait nous reprocher un refrain répété tous les ans mais cette année, plus que jamais, il n’est vraiment pas évident d’établir un pronostic à l’heure d’aborder cette semaine mancelle. En réduisant leurs effectifs à deux unités sous prétexte du Volkswagengate, Audi et Porsche vont inévitablement se compliquer la tâche. Si l’habitude veut qu’un lièvre ou deux peuvent être envoyés en tête de la course pour obliger les adversaires à forcer sur leurs mécaniques, il devient plus délicat d’appliquer cette tactique lorsqu’on a seulement deux cartouches à tirer.
Mais faisons confiance à nos spécialistes de l’endurance, les 919 Hybrid et autres R18 vont s’envoler dès le départ sur un rythme de GP, suivies par des Toyota TS050 Hybrid toujours aussi avides de victoire dans la Sarthe. Mais au vu de ce qu’il est passé lors des 6 Heures de Francorchamps, où la fiabilité des uns et des autres n’était guère rassurante, on pourrait bien assister à de grosses surprises le dimanche 19 juin à l’heure de l’arrivée. Nous n’irons pas jusqu’à miser sur la victoire d’une Rebellion ou d’une LMP2 mais en voir une sur le podium est déjà nettement plus réaliste.
En attendant les premiers essais chronométrés de mercredi prochain, nous n’avons que les temps signés lors de la journée test pour nous faire une idée du potentiel des uns et des autres. Le dimanche 5 juin, les 60 concurrents ont eu huit heures pour tenter de signer un temps. Il est toujours délicat de s’en référer à se genre d’exercice sachant que certains préfèrent cacher leur jeu.
Chez Audi, on ne s’est pas posé de question lorsque Luca Di Grassi a signé un 3’21”375 sur la #8. En comparaison, Porsche avait claqué un 3’21”061 en 2015 avant de signer la pole position en… 3’16”887. C’est dire si ces chronos doivent être pris avec des pincettes. Derrière l’Audi, on retrouve les deux Porsche 919 Hybrid, Mark Webber devançant Neel Jani en, respectivement, 3’22”270 et 3’22”334. La deuxième Audi a été affectée par des ennuis d’amortisseur et c’est le matin qu’elle a signé un 3’22”588. Cinquième et sixième, les deux Toyota TS050 ont été très assidues en piste mais elles sont restées à 1″8 du meilleur temps. Parmi les LMP1 classiques, c’est la Rebellion R-One #13 de Tuscher-Imperatori-Kraihamer qui s’en sort le mieux avec un chrono de 3’27”062.
Avec 23 engagés, la catégorie LMP2 constitue un joli vivier d’inconnues. C’est l’Oreca 05-Nissan d’Eurasia Motorsport qui a signé le meilleur temps de ces tests. Confiée au trio Pu/Gommendy/de Bruyn, elle a devancé l’Alpine A460-Nissan de Menezes-Lapierre-Richelmi qui espèrent bien remporter leur catégorie pour fêter dignement le lancement de la nouvelle Alpine attendue en fin d’année. Mais avec deux voitures en embuscade (une Oreca et une Gibson), G-Drive ne compte pas se laisser dominer tandis que KCMG et manor joueront également un rôle en vue dans cette course dans la course.
Pour les petits Belges, il faudra surveiller la Ligier JSP2-Honda #49 du Michael Shank Racing confiée à Pew/Negri et notre compatriote Laurens Vanthoor. Une voiture qui a causé la fin prématurée de la journée test suite à une sortie de Negri. Mais l’auto est en ordre pour la course! Et puis l’Oreca 03R-Nissan #48 de Murphy Prototypes sera également à tenir à l’oeil puisque Marc Goossens la pilotera en compagnie de Keating et Bleekemolen.
Après Porsche le matin, Corvette Racing a pris l’ascendant en GTE-Pro où Antonio Garcia a placé la C7.R #64 en haut de la hiérarchie avec un temps de 3’55”122, soit 3″ plus vite qu’en 2015 et dans un temps proche de la pole 2015. Nick Tandy et Fred Mako ont été les plus rapides de l’effectif Porsche à respectivement 0″280 et 0″569 du temps de la Corvette. Une seule Ford GT (Briscoe/Westbrook) a bouclé la journée dans la même seconde que la Corvette de tête. Les Ferrari sont elles aussi dans le rythme. Aston Martin Racing est en retrait malgré le changement de BOP.