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WRC: Tour de Corse: enfin de longues ES!

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En termes de distance chronométrée, il y a peu de différences par rapport à la dernière visite du WRC en Corse en 2008. Le parcours total était de 1094 km dont 359 de spéciales. Cette année, le parcours est de 984,68 km pour 332,73 km chronométrés, répartis en neuf spéciales.

Ce qui change, en revanche, c’est que les concurrents ne vont pas passer deux nuits consécutives dans le même hôtel. La 58e édition les emmènera d’Ajaccio à Bastia, puis à Porto-Vecchio et retour à Ajaccio.

Les organisateurs sont particulièrement fiers de ce découpage qu’ils avaient déjà initié en Intercontinental Rally Challenge (IRC) puis en Championnat d’Europe des Rallyes FIA (ERC) de 2011 à 2014. Malgré tout, nous sommes encore loin des marathons corses du début des années 1980. De 1979 à 1986, le programme était de plus de 1000 km de spéciales. L’édition 1982 proposait 1176 km de spéciales sur trois jours! Soit plus de trois fois la distance de ce Tour de Corse sur la même période…

La première édition du Tour de Corse s’est déroulée en 1956 (victoire de Gilberte Thirion), mais le principe des épreuves spéciales chronométrées ne fut instauré qu’en 1963. En 1973, première édition en WRC, la distance totale chronométrée était de 372 km sur deux jours. A cette époque-là, les temps de liaison étaient très courts, et, en automne, les équipages avaient du mal à les respecter et recevaient de lourdes pénalités.

Au cours des années suivantes, le kilométrage des spéciales a peu à peu doublé jusqu’à 1979 où il a bondi à 1129 km (22 spéciales, 19 différentes) sur deux jours et deux nuits (Ajaccio-Bastia et Bastia-Ajaccio). Le Tour de Corse a de nouveau changé en 1981 (1144 km/24 ES) en passant au printemps. L’édition 1982, la plus longue de l’histoire, a vu l’ajout d’une troisième étape. Le temps total du vainqueur, Jean Ragnotti (Renault/Michelin) fut de plus de 14 heures de course (pour info, Loeb en 2008: 3h42min!)

Le parcours fut de plus de 1100 km jusqu’en 1987 (619 km) où il a pratiquement été divisé par deux après les nouvelles mesures prises en WRC suite à l’accident tragique d’Henri Toivonen et Sergio Cresto au Tour de Corse 1986.

Cet accident a également conduit à l’arrêt des Groupe B. Après huit éditions entre 555 et 626 km de spéciales, le parcours chronométré a régulièrement diminué pour atteindre 341,68 km en 2005. Cette année, c’est le Tour de Corse le plus court de l’histoire qui est proposé avec seulement 332,73 km chronométrés.

Pour nous Belges, c’est évidemment l’édition de 1995 qui restera à jamais gravée dans nos mémoires suite à l’abandon dramatique de Bruno Thiry, victime de la mécanique de sa Ford Escort RS Cosworth à 2 spéciales de l’arrivée. Un roulement avant cassé qui n’aurait pas dû avoir de conséquence puisque l’auto est arrivée au bout du secteur chronométré. Mais le règlement de l’époque interdit l’assistance entre certaines spéciales.

Un règlement absurde qui voit l’Escort se présenter dans la zone de ravitaillement où la présence des mécaniciens et des camions remplis de pièces est … inutile. En temps normal, il aurait fallu une dizaine de minutes pour remplacer l’élément défectueux. Bruno tente, en vain, de réparer avec la trousse d’outils emportée dans l’auto. Tous, pilotes, mécaniciens, team-managers et journalistes sont révoltés devant l’injustice qui frappe le héros de ce Tour de Corse. La réparation ne peut se faire et c’est l’abandon, alors qu’il avait course gagnée. Voici le reportage de l’époque:

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