Vous connaissez notre amour immodéré et totalement assumé pour les automobiles sportives à l’extrême. Pourtant, il nous arrive, comme tout le monde, de redescendre un instant sur terre et de nous installer au sein d’un habitacle qui n’est pas implanté à quelques centimètres du sol. Ainsi, cette semaine, nous avons goûté aux joies de la nouvelle Volkswagen Passat, fraîchement élue Voiture de l’Année 2015. Alors tant qu’à se mettre dans la peau d’un homme ordinaire, nous avons opté pour une version Variant de cette huitième génération motorisée par le petit 1.6 TDI de 120 chevaux accouplé à une boîte DSG7.
Une fois quitté Bruxelles, l’autoroute s’ouvre à nous et très vite, nous comprenons que ce petit moteur ne se laisse guère impressionner par la taille de l’engin qu’il doit déplacer. La boîte DSG7 se révèle parfaitement étagée et nous prenons la direction de l’Est en toute décontraction. Le confort est royal, la finition est absolument parfaite et les lignes de la planche de bord, sobres et classiques, nous plaisent. Le nouveau tableau de bord entièrement numérique (Info Active Display) et configurable demande un petit temps d’adaptation mais le conducteur comprendra très vite le paramétrage des données. L’écran central, tactile, est aussi très facile à appréhender.
L’un des principaux critères d’achat d’une berline familiale est évidemment l’espace à bord. L’exploitation de la plateforme MQB a justement permis à la nouvelle Passat de gagner en habitabilité. Face à la précédente génération, l’empattement est allongé de 7,9 cm au dépend des porte-à-faux avant et arrière. La longueur totale reste ainsi inchangée ou presque à 4,77 m (soit -2 mm et -4mm pour le break SW). Mais l’espace intérieur augmente pour s’imposer comme la référence de la catégorie. Surtout aux places arrière, où les passagers bénéficient de 4 cm supplémentaires d’espace aux genoux (97,3 cm) et de 2,6 cm de plus au niveau de la garde au toit (96,4 cm et 97,2 cm pour le SW). Le volume du coffre du break en profite aussi, avec une augmentation de 47 litres pour atteindre 650 litres (1.780 litres, banquette rabattue).
Vous l’aurez compris, les passagers sont parfaitement installés, quelle que soit la place occupée et leurs bagages profitent pleinement du volume du coffre. Le toit vitre panoramique doit être un des plus grands de la catégorie. Il illumine l’habitacle de belle façon. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt, à nos chevaux. Le petit 1.6 TDI se montre à l’aise même si, une fois toutes les places occupées, il a un peu plus de mal à faire montre de sa superbe. Les indécrottables défenseurs du downsizing me rétorqueront qu’il est rare de voir des voitures totalement occupées et sur ce point, ils n’ont pas tort.
D’ailleurs, une fois nos passagers débarqués, nous en profitons pour tester l’auto et voir un peu ce qu’elle offre puisque le constructeur annonce 85 kilos de moins par rapport à sa devancière. Les palettes au volant poussent au jeu mais il faut impérativement mettre la boîte en mode Sport pour avoir davantage de répondant. Et là, on doit bien avouer que l’auto nous a bluffés. Bon, nous sommes loin des capacités d’une sportive mais sur des routes où la plupart des usagers ignorent qu’ils peuvent rétrograder pour doubler et se contentent de suivre l’usager le plus lent, nous avons effectué nos dépassements en toute décontraction. Et une fois les routes désertes atteintes, nous nous sommes surpris à aborder des courbes à de belles vitesses même si les pneus hiver rendaient le train arrière un peu vivant. Ce qui n’est pas pour nous déplaire. Bref, la Passat se mène avec suffisamment de précision et d’allant pour offrir un certain plaisir de conduite. Et ce qui ravira son utilisateur/propriétaire, c’est qu’elle offre en même temps un confort nettement amélioré, que ce soit en matière de filtrage, d’insonorisation ou de qualité d’assise.
Pour en revenir aux équipements qui raviront les geeks à l’allure pas fraîche, la sécurité profite, dès le niveau d’accès, d’un radar de distance avec une fonction de freinage autonome, une exclusivité dans le segment. La suite sera bien entendu fonction du budget, mais on pourra s’offrir tant du classique avec le système de parking automatisé, les alertes de franchissement de ligne et des objets cachés dans les angles morts que de l’exclusif par le biais des feux full LED (1.514,92 euros), du double vitrage latéral, du pare-brise dégivrant, des sièges chauffants, ventilés et massants, de la vue par caméras à 360°, de la connexion internet Guide&Inform gratuite la première année, ou encore de la fonction MirrorLink qui permet de reproduire à l’identique l’environnement de votre smartphone sur l’interface de bord. Sachez encore que le prix de la voiture telle que vous la voyez sur ces photos est de 44.813 euros tvac. C’est franchement pas donné pour une Passat Variant équipée du plus petit moteur diesel…
Entièrement revue, la Volkswagen Passat VIII perpétue les qualités des générations précédentes: une habitabilité record, une finition excellente et une polyvalence d’utilisation à toute épreuve. En cela, cette nouvelle génération continue de tracer sa voie, tout en tentant désormais aussi de monter en gamme par le biais d’une présentation plus soignée, d’un confort de marche sensiblement accru ainsi que d’une palette de moteurs et d’équipements plus high tech. Autant dire que ses lignes sobres mais si classieuses risquent bien d’envahir, une fois encore, le paysage automobile de ces prochaines années.