Malgré ses optiques plus agressives et sa calandre chanfreinée, la nouvelle Audi A8 nous semble un peu trop conservatrice. Pourtant, les modifications apportées à cette troisième génération sont bien plus nombreuses qu’il n’y paraît. Présentée au prochain Salon de Detroit, en janvier 2010, et commercialisée en avril, la limousine Audi revoit en effet toute sa panoplie technologique en s’offrant même quelques premières. Son système de navigation MMI Plus sera ainsi capable de “communiquer” avec les assistances à la conduite: à l’approche d’un virage, la boîte automatique pourra par exemple rétrograder automatiquement, alors que l’éclairage directionnel choisira d’illuminer l’intérieur de la courbe.
L’autre nouveauté, c’est l’arrivée d’une interface d’utilisation totalement repensée. Si la traditionnelle molette et son cortège de boutons restent en place, elles se complètent, en option, d’un pavé tactile. Il sera ainsi possible de saisir le nom d’une destination du bout du doigt. Ou de choisir l’une des six stations de radios présélectionnées grâce à un clavier qui apparaît au même endroit. Mais l’A8 s’efforce également de combler son retard sur les BMW Série 7, Mercedes Classe S et autres Lexus LS: vision de nuit, boîte automatique à huit rapports, Stop & Start (réservé au V6 diesel), connexion internet, système d’anticipation des chocs par l’avant comme par l’arrière…
Plus longue de 8 cm que sa devancière (5,14 m), l’Audi A8 devrait toujours figurer parmi les plus légères de la catégorie, aux côtés de la Jaguar XJ. Normal: ces deux limousines restent fidèles à une construction en aluminium. Voilà qui aidera à afficher des émissions de CO2 plutôt réduites pour le segment… du moins, dans un second temps. Car au lancement, seuls deux V8 opulents seront proposés. Toujours atmosphérique, le 4.2 FSI essence gagne ainsi 22 ch, annonçant désormais 372 ch. Tandis que le 4.2 TDI reste au programme, et grimpe à 350 ch. Mais le meilleur est à venir. Si le V10 de la S8 devrait être abandonné, l’Audi A8 W12 sera ainsi reconduite. Elle passera même de 6 à 6,5 l de cylindrée et recevra deux turbos, pour dépasser les 500 ch.
A l’autre extrémité, un V6 3.0 TDI revu sera également proposé, dans trois configurations: 250 ch et transmission intégrale dans un premier temps, puis 204 ch et traction avant. Avec ses émissions de CO2 de seulement 159 g/km, cette dernière variante atteindra un niveau de consommation inédit pour la catégorie, et échappera ainsi au gros malus. Une déclinaison biturbo d’environ 300 ch est aussi prévue, alors qu’un quatre-cylindres 2.0 TDI biturbo pourrait même s’inviter sous le capot, histoire d’abaisser encore les consommations. En essence, le V6 à compresseur des A6, S4, S5 Cabriolet et Sportback est aussi au programme, de même qu’un nouveau V8 suralimenté. Bref, le choix s’annonce large. Et le châssis n’a pas été oublié: équipée de série d’une suspension pneumatique, l’A8 troisième du nom pourra recevoir, en option, le différentiel arrière actif apparu sur la S4, pour rehausser son agilité.